Grand résistant et ancien ministre de De Gaulle, le centriste Pierre Sudreau est décédé dimanche après-midi à Paris.
Député centriste du Loir-et-Cher (1967-1981), et maire UDF de Blois pour trois mandats, avant d'être battu par le socialiste Jack Lang aux municipales de 1989, Pierre Sudreau a aussi présidé le conseil régional du Centre de 1976 à 1981.
Il est mort à l'âge de 92 ans après une trajectoire singulière marquée par l'engagement et le courage.
Né le 13 mai 1919 à Paris, Pierre Sudreau fut en effet, à 23 ans, le plus jeune chef d'un réseau de Résistance, et participa au célèbre réseau de renseignements Brutus, d'inspiration socialiste. En novembre 1943, il connaît la torture, est mis à l'isolement de longs mois dans la prison de Fresnes avant d'être déporté dans le camp de Buchenwald aux côtés de Stéphane Hessel , avec lequel il noue une amitié sans faille.
En juin 1958, il devient ministre de la Construction, constitué par le général de Gaulle lors de son retour au pouvoir. En 1962, il prend le poste de ministre de l'Education nationale mais quitte rapidement le gouvernement Pompidou en raison de son hostilité à l'élection du président de la République au suffrage universel.
Président pendant trente ans de la Fédération des industries ferroviaires, il s'est passionné pour le projet du TGV dont il fut un ardent défenseur. Retiré de la politique, Pierre Sudreau avait gardé des attaches à Blois mais vivait à Paris depuis de nombreuses années.
Son inhumation aura lieu à Blois, ville dont il fut maire (1971-1989), dans le caveau familial où reposent déjà son fils et sa femme, selon la mairie de Blois qui a décidé de mettre ses drapeaux en berne en son honneur.
Un hommage lui sera également rendu aux Invalides.