Orléans: prison ferme pour le preneur d'otage

Le tribunal correctionnel d'Orléans a condamné Mohamed Djouad à trois ans de prison dont un avec sursis.

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2 ans ferme pour le prenneur d'otage

Le tribunal correctionnel d'Orléans a condamné Mohamad Djouad à trois ans de prison dont un avec sursis assortis de trois ans de mise à l'épreuve et d'une obligation de soins.

Un ancien plombier de 63 ans qui avait retenu en otage un cadre de l'agglomération d'Orléans fin 2010 pour attirer l'attention sur les injustices dont il se disait victime a été condamné mardi à deux ans de prison ferme à l'issue d'un procès souvent ubuesque.

Les juges du tribunal correctionnel d'Orléans ont condamné Mohamed Djouad à  trois ans de prison dont un avec sursis, assortis de trois ans de mise à l'épreuve et d'une obligation de soins.

Interdiction de paraitre à Orléans

Cet homme au RMI puis au RSA pendant plusieurs décennies, ancien militant de toutes les causes bien connu à Orléans, devra également "s'abstenir de paraître" dans cette ville et d'entrer en contact avec son ancien otage, a décidé le tribunal.

Il devra verser un euro symbolique à l'agglomération, partie civile tout comme l'ex-otage Jean-Pierre Degorgue, "ami de 30 ans" du prévenu.

Le 26 novembre, Mohamed Djouad avait retenu durant plus de huit heures en otage M. Degorgue, le directeur de la voirie, au siège de l'agglomération, avant de se rendre aux policiers du Raid. Il était armé d'une fausse mitraillette, d'une matraque et d'un dispositif incendiaire.

Une "dangerosité évidente"

Le procureur, estimant qu'il présente toujours une "dangerosité évidente", avait requis une peine de quatre ans de prison dont trois ferme.

La présidente avait commencé l'audience par une évocation de la personnalité de Mohamed Djouad. Les différents témoignages dressent le portrait d'un homme "généreux", "attachant", "intelligent", "cultivé", mais parfois "excessif", "culotté" qui se croit "tout permis".

M. Djouad, rappellera son avocat, avait déposé dans les années 80 un brevet pour des poubelles à roulettes qui aurait pu assurer sa fortune.

"Mais il s'est fait couper les ailes" parce qu'il s'était opposé à un projet d'urbanisme

à Orléans, et avait eu un "différend" avec le maire de l'époque, Jean-Pierre Sueur,

selon lui.

Cet épisode a marqué le début d'une longue série d'"injustices" et d'humiliations ruminées pendant des décennies par cet homme qui a milité dans les rangs socialistes, avant de passer à droite puis au centre, selon son défenseur, Me Benoît de Gaullier.

"C'était un acte de folie, un appel au secours", explique Djouad à l'audience. Il évoque sa "frustration de se retrouver rmiste avec trois euros par jour sans pouvoir se chauffer" après une vie consacrée à aider les autres. Il multiplie les demandes de pardon à son ex-otage. "Mohamed je le connais depuis 30 ans, on était amis, et voisins, nos filles allaient à l'école ensemble", confirme Jean-Pierre Degorgue à la barre.

Le cadre assure au tribunal que pendant les huit heures qu'a duré la prise d'otage, "Mohamed a fait preuve d'humanité", et a multiplié les gestes rassurants. "Il ne m'a pas agressé physiquement", dit-il. "Ses premières paroles me vont droit au coeur, un ami qui demande pardon".

"Ce que je te reproche, c'est d'avoir trahi ma confiance", lance-t-il à son ancien

ami. Il souligne les séquelles psychologiques subies depuis le 26 novembre, les trois semaines sans travailler après l'agression, les trois hospitalisations qu'ila subies depuis. Lors d'une déposition pleine d'une verve quasi-théâtrale, M. Degorgue décrira "de l'intérieur" une prise d'otage souvent "ubuesque" selon lui.

"Je ne te veux pas de mal, je veux juste faire le buzz et passer au 20H00 de TF1", lui a-t-il dit. L'otage négocie ses conditions de détention avec le forcené.

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