Au troisième jour du procès, l'avocat général a requis trente ans de prison ferme.
L'homme de 24 ans avait tué par balles en 2008 deux personnes, son procès aux assises d'Orléans s'est ouvert lundi. Le verdict devait être connu dans la soirée de vendredi. Anthony François, qui encourt la réclusion à perpétuité, aurait agi par haine de son père.
Le procès tente d'établir les circonstances, et surtout les motivations précises de ce double meurtre commis de sang-froid.
L'accusé, qui a multiplié les petits emplois après une scolarité chaotique, a affirmé qu'il avait été souvent battu pendant son enfance par son père, ce que ce dernier a démenti à l'audience. Un conflit concernant la garde de l'enfant d'Anthony François et de sa jeune compagne adolescente, opposait également le fils et le père.
La première journée d'audience a révélé que l'accusé, présenté comme insolent et violent, avait déjà huit condamnations sur son casier judiciaire, notamment pour avoir frappé son amie.
Une folie meurtière
Le drame pour lequel il est jugé s'est noué dans la nuit du 21 au 22 novembre 2008 à Saint-Martin-d'Abbat (Loiret). Pour des raisons encore mal établies, Anthony François, ivre, commence par abattre un sanglier qu'il avait lui-même offert à son père.
Il se rend ensuite chez un ami de ce dernier, André Modock, 54 ans, qui habitait une caravane garée sur le terrain du père. Après avoir bu plusieurs verres avec lui, il le blesse mortellement de deux coups de carabine et lui vole sa carte bancaire.
Le jeune homme repart à pied, fait du stop. Il est pris en charge par le conducteur d'une camionnette, Alexis Breton, 23 ans, originaire de Dijon. Une quinzaine de kilomètres plus loin, il attaque le jeune homme et le tue de trois balles dans la tête. "Sans savoir pourquoi", dira-t-il aux enquêteurs. Il lui volera également sa carte bancaire.
Interpellé le lendemain des meurtres, Anthony François a été confondu par son ADN.
Un complice présumé, âgé de 21 ans, comparaît à ses côtés. Il est accusé d'avoir modifié la scène du crime et d'avoir utilisé les cartes bancaires dérobées, des délits pour lesquels il encourt cinq ans de prison.
Le verdict est attendu jeudi soir.