Journée internationale contre les violences faites aux femmes : quels accompagnements en Centre-Val de Loire ?

Le 25 novembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. En Centre-Val de Loire, des structures comme la Maison des Femmes d’Orléans se battent au quotidien pour apporter un soutien aux victimes et les accompagner.

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Un cadre sécurisé et bienveillant pour accompagner les femmes victimes de violences, c'est ce que propose la Maison des Femmes d’Orléans. Située au CHU, l'établissement accueille des victimes qui bénéficient d’un suivi médical, psychologique et juridique.

Marine Durand Maringe, sage-femme et présidente de l’association de la Maison des Femmes, explique : "Les femmes qui viennent ici sont accueillies dans un premier temps par un médecin et un psychologue qui évaluent la situation, le degré de danger, et orientent les parcours de soin et d’accompagnement."

L’organisation met également en place des suivis psychologiques, souvent indispensables pour permettre aux victimes de reconstruire leur confiance en elles et de sortir du cycle de la violence. 

Nous sommes la béquille sur laquelle les femmes peuvent s'appuyer

Marine Durand Maringe, Présidente de l’association de la Maison des Femmes d'Orléans

Cet accompagnement sur mesure vise à aider les femmes à sortir du cycle de la violence. Un des atouts majeurs de la Maison des Femmes est d’offrir tous ces services au même endroit, ce qui simplifie grandement le parcours des victimes.

Marine Durand Maringe poursuit : "L’avantage qu’on a chez nous, c’est que tout est dans un lieu unique : psychologue, médecin, assistantes sociales, sage-femme, permanences d’associations comme France Victimes…  Les femmes n’ont pas à faire toute la ville pour être prises en charge, elles ont tout à portée de main."

 Afin d’éviter à ces femmes de se rendre directement au commissariat, fréquemment un lieu source de stress supplémentaire, la Maison des Femmes met aussi en place une permanence de police une fois par semaine. "Nous savons que ce qu’elles vivent est fatiguant et éprouvant. Notre objectif est de leur faciliter la tâche", explique la présidente de l’association.

Violences conjugales  : principal motif de consultation

Les violences conjugales constituent la grande majorité des motifs de consultation à la Maison des Femmes. En 2023, l’association a enregistré une nette augmentation des demandes d’aide. 

L’année dernière, nous avons accueilli 850 femmes en consultation ; cette année, fin octobre, nous en étions déjà à 1055

Marine Durand Maringe, Présidente de l’association de la Maison des Femmes d'Orléans

La situation s'aggrave au fils des années : selon Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof), en 2023, 773 femmes ont été poussées par leur conjoint à la tentative de suicide, contre 229 en 2020. Ces chiffres rappellent l’urgence d’une prise en charge adaptée et accessible.

« Je souhaiterais que cette journée n’existe pas, et que chaque jour soit une journée de lutte »

Dans le cadre de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, la Maison des Femmes d’Orléans organise une journée de formation pour les professionnels de santé.

Le 25 novembre, un large panel d’experts se réunira au CHU d’Orléans pour sensibiliser les praticiens aux signes de violences et leur fournir les outils nécessaires pour orienter les victimes vers les structures adaptées. "Cette journée permet de mieux former les professionnels à repérer les signes de violences et à orienter les victimes de manière efficace. Le dépistage et l’accompagnement sont des étapes cruciales dans la prise en charge", explique Marine Durand Maringe.

Cette initiative s’inscrit dans un objectif de meilleure prise en charge des femmes, en fournissant aux professionnels les outils nécessaires pour repérer les signes de violences et orienter les patientes vers les structures adaptées. 

La complexité de l’accompagnement

L’accompagnement des femmes victimes de violences est un processus qui s'étale sur une année et les victimes de violences peuvent bénéficier de 10 séances de prise de charge psychologique.

Le plus difficile pour ces femmes, c’est de franchir le pas de notre porte pour parler de leur situation. Beaucoup sont encore sous emprise et, avant de partir définitivement, elles font fréquemment plusieurs tentatives

Marine Durand Maringe, Présidente de l’association de la Maison des Femmes d'Orléans

Cette complexité se reflète également dans les allers-retours que les victimes font entre leur domicile et la Maison des Femmes. "Parfois, on voit des femmes deux ou trois fois avant qu’elles ne repartent vers leur conjoint. Cela peut être décourageant, car elles sont sous emprise, et leur conjoint revient généralement en s’excusant. Mais nous savons que la situation est complexe, et il est essentiel de respecter leur rythme", ajoute Marine Durand Maringe.

L’accompagnement doit être mené avec patience, écoute et respect des choix des femmes. "Notre rôle est d’évaluer le degré de dangerosité. Si la situation est trop grave, nous pouvons faire des signalements judiciaires. Mais, dans tous les cas, nous restons vigilants et offrons un soutien constant."

L’importance de l’éducation et de la prévention

Malgré les efforts de sensibilisation, Marine Durand Maringe déplore la persistance du problème. "Ce qui est difficile, c’est de voir qu’il y a toujours autant de femmes qui viennent. Les histoires se répètent. C’est une boucle sans fin, et malgré toutes les campagnes de sensibilisation, les violences continuent."

Elle insiste sur l’importance de l’éducation dès le plus jeune âge à l’égalité entre les sexes. "Il faut commencer dès la maternelle à enseigner que l’homme n’est pas supérieur à la femme, et continuer cette éducation tout au long du parcours scolaire."

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