La filière bois en France connaît actuellement des difficultés. Mais les professionnels et l'Office national des forêts n'ont pas la même vision des solutions à apporter. Ce matin à Lamotte-Beuvron (41), une vente de bois a été l'occasion pour un collectif de faire entendre ses réclamations.
A Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher, l'Office national des forêts (ONF) organisait ce mercredi matin une importante vente de bois, d'une valeur estimée à près de 6 millions d'euros. Une initiative critiquée par un collectif de professionnels de la filière bois (exploitants, entreprises exportatrices notamment), qui militait sur place pour son annulation.Soutenir l'exportation ou la production française ?
Raison du litige, un décret paru ce samedi au journal officiel qui vise à limiter les exportations hors Union européenne afin de garantir du travail pour les scieries françaises. Fabrication en France et activité pour les entreprises locales du côté de l'ONF ou liberté de commerce prônée par le collectif, les deux visions s'opposent.La vente de Lamotte-Beuvron a finalement pu se dérouler normalement, contrairement à celle annulée mardi en Côte-d'Or. Des dizaines d'acheteurs de la région mais aussi de toute la France y ont participé.
Une filière en crise malgré son potentiel
La filière bois en France connaît actuellement d'importantes difficultés, malgré un potentiel certain : près de 30% du territoire est recouvert de forêt. Malgré cela, la CGT estime qu'en dix ans, la filière a perdu environ 50.000 emplois.Une situation dont témoigne la balance commerciale, déficitaire de près de 6 milliards de dollars, le deuxième poste le plus important derrière l'énergie. Le constat est sévère : la France exporte ses troncs à bas prix, puis ré-importe le bois sous forme de planches, meubles, parquets ou pâte à papier, des produits à plus forte valeur ajoutée.
Les nombreux rapports sur les améliorations à apporter à la filière, dont le dernier remis par les sénateurs Alain Houpert et Yannick Botrel, n'ont pour le moment pas permis d'enrayer ce déclin.
Le prix du bois issu des forêts privées françaises a pourtant augmenté de 3,5% en 2014, à 55 euros par mètre cube de bois sur pied, sous l'effet d'une plus forte demande à l'export, notamment en Chine, et de la résorption des stocks de bois tombés après la tempête Klaus en 2009.
Le reportage à Lamotte-Beuvron (41) de David Jouillat et Jean-Pierre Brusseau :