En Centre-Val de Loire, tous les désistements des candidats arrivés à la troisième place, ont été motivé pour faire barrage au Rassemblement national. Pour autant, la campagne électorale continue d'une façon ou d'une autre, pour les équipes des candidats qui se sont désistés.
C’est au premier étage, du bar Le Marigny à Chartres, que la décision fut prise en petit comité peu avant 23h, au soir du premier tour. Arrivé à la troisième place, et qualifié pour le second tour Jean-François Bridet (Nouveau Front Populaire), a donc décidé de se retirer « pour faire barrage au Rassemblement national » en laissant un duel entre le député sortant Guillaume Kasbarian (Ensemble) et la candidate RN, Emma Minot, en tête des suffrages lors de ce premier tour, dans la 1ʳᵉ circonscription d’Eure-et-Loir. La cinquantaine de supporters et de militants a à peine le temps d’encaisser la nouvelle, qu’un militant monte sur une table et prend la parole. « On va continuer à se battre contre le RN dès demain, ces élections ne sont pas terminées ».
Alors dans ces conditions, comment continuer une campagne sans son candidat ? Contacté, Hugo Viel qui a fait campagne pour Jean-François Bridet, conserve toujours son enthousiasme deux jours après sa prise de parole.
Nous avons toujours accès aux panneaux officiels, même si nous nous sommes retirés nous allons continuer à coller nos affiches. Pour remercier, les électeurs qui ont voté pour nous, et pour rappeler qu’il ne faut pas donner une voix dimanche prochain.
Hugo Viel, membre de l'équipe de campagne de Jean-François Bridet (NFP)
Si se désister est déjà difficile pour les candidats qualifiés, une chose est certaine, à droite comme à gauche, personne n’appelle ouvertement à voter pour le candidat opposé au Rassemblement national. Arrivé à la troisième place, dans la seconde circonscription du Cher, Gabriel Behaghel (Horizons) s’est retiré au profit du candidat communiste Nicolas Sansu (NFP).
Nous avons appelés à rester mobilisés contre le RN, c’est déjà pas mal, après les électeurs sont libres de leur choix. Selon moi, si on en fait trop, ça nous dessert, car cela alimente le discours « UMPS » du Rassemblement national. Il ne faut pas oublier que nous conservons nos différences !
Gabriel Behaghel (Horizons)
Députée depuis 2017, Caroline Janvier n’aura pas réussi à briguer un troisième mandat consécutif dans la 2ᵉ circonscription du Loiret. Battue dimanche soir, elle s’est rapidement désistée pour laisser un duel entre Élodie Babin (Rassemblement national) et l’écologiste du Nouveau Front Populaire, Emmanuel Duplessy. Cependant, parmi la cinquantaine de militants, qui ont travaillé sur sa candidature, la campagne électorale n’est pas encore terminée. C’est le cas de Claire Fradot, membre de l’équipe de campagne de Caroline Janvier.
Pour continuer le combat, j’ai rejoint comme renfort Anthony Brosse (Renaissance) dans la 5e circonscription du Loiret face à Jean-Lin Lacapelle (RN). D’autres ont décidé de faire la même chose. Pour l’instant, nous collons des affiches et du boitage.
Claire Fradot, ancienne membre de l'équipe de campagne de Caroline Janvier
Au soir du premier tour, sur 23 circonscriptions, la région Centre-Val de Loire comptait 16 triangulaires et 7 duels. Avec les désistements successifs, ce mardi jour de clôture du dépôt des candidatures pour le second tour, il ne reste plus aucune triangulaire. À l’exception de la première circonscription d’Indre-et-Loire, les candidats du Rassemblement national sont présents partout au second tour.