Ils sont douze à se présenter pour devenir député(e) de la 4ème circonscription du Loiret. France 3 vous aide à y voir plus clair.
Pas un, pas deux, pas trois... Mais bien douze candidats dans le Loiret, ce dimanche. Mélusine Harlé, qui avait obtenu à peine sept voix de moins, avait entre autres reproché à Jean-Pierre Door, vainqueur du scrutin, d'avoir violé la période de réserve, et porté le dossier devant le Conseil Constitutionnel.Rebelotte, donc, pour les quelque 74 000 électeurs d'Amilly, Montargis ou encore Courtenay. Pour les aider à se décider parmi l'offre politique, France 3 a dressé le portrait de chacun des candidats de dimanche.
Luc Bucheton, notaire de 55 ans, est le candidat du parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France. Le parti se réclame de la droite gaulliste. Pour son président, Luc Bucheton sera la "surprise" de ce scrutin. Il a récolté 3% des voix lors de sa candidature en juin dernier.
Il a exprimé certains de ses positionnement dans un communiqué transmis à l'Eclaireur du Gâtinais : "Il faut traiter les causes réelles des difficultés : contrôler nos frontières nationales pour maîtriser l'immigration ; protéger notre pays ; favoriser les entreprises qui créent des emplois en France ; baisser les impôts et augmenter de 100 euros par mois les pensions de 6 millions de retraités..."
Laurent Chaillou est agent de maîtrise. Âgé de 46 ans, il est le candidat de l'Union Populaire Républicaine, fondée en 2007 par le candidat à l'élection présidentielle François Asselineau. Ce parti se présente comme "hors de clivages droite-gauche", puisque son but principal est la sortie de l'Union européenne et de l'euro.
"A quoi sert-il, par exemple, de débattre sans fin, voire de se déchirer, sur la fiscalité, la lutte contre les délocalisations, le financement des retraites, l’immigration, l’environnement, etc., puisque les grandes décisions stratégiques en la matière, qui ont été dérobées au peuple français, sont déjà prises par les dirigeants non élus de la BCE et les Commissaires européens, également non élus ?" peut-on lire dans leur charte fondatrice.
Dans le communiqué de presse annonçant sa candidature, Laurent Chaillou détaille plusieurs de ses positions, par exemple "Exiger que les fusions de communes fassent l’objet de consultations locales, et respectent la décision des habitants" ou encore "combattre l'agriculture productiviste".
Frédéric Chaouat, professeur d'anglais franco-israelien de 55 ans, se présente sans étiquette. Il se présente aussi comme auteur-compositeur et a par ailleurs écrit un livre, La sagesse politique du Talmud et de la Torah.
Il n'est pas originaire de la région et vit à Boulogne-sur-Mer, dans le Nord, ce qui lui permettrait selon lui de porter sur la circonscription "un regard neuf". Dans le communiqué diffusé à l'annonce de sa candidature, il écrit : "Moi, je me pencherai avant tout sur toutes ces familles désemparées de notre circonscription, sur l'ensemble de ces êtres authentiques vivant dans une réelle pauvreté, malheureusement aujourd'hui cachée et taboue".
Autre outsider de cette élection, le Varois Joël-Pierre Chevreux est un éditeur de presse numérique de 62 qui fait campagne pour le Mouvement hommes, animaux et nature. Il s'agit d'une formation écologiste, notamment anti-corrida et anti chasse à courre qui se définit comme "résolument anti-spéciste".
"L’homme n’est pas le maître du monde et l’animal, comme la nature, a le droit de vivre sur la terre autant que lui, les deux ont leur valeur propre, ils ne sont pas ses serviteurs, et le MHAN, à travers les propositions que porteront ses candidats, défendra les trois", écrit le mouvement sur son site internet.
Interrogé sur les autres axes de sa campagne, Joël-Pierre Chevreux a déclaré : "(La campagne) est essentiellement basée sur la cause animale".
Dominique Clergue est une ouvrière de l’usine Hutchinson (Châlette-sur-Loing) de 52 ans, tête de liste pour le parti de gauche communiste Lutte Ouvrière. "Être communiste aujourd'hui signifie défendre l'idée d'un renversement révolutionnaire de la société capitaliste par le prolétariat, pour bâtir un monde dirigé par la population elle-même", estime LO.
"Travailleuses, travailleurs, chômeurs, retraités, je suis ouvrière, et je partage votre écœurement et votre colère face à un gouvernement qui a supprimé l'impôt sur la fortune et mène une guerre sociale aux travailleurs",, a déclaré la candidate lors d'un discours le 12 mars.
Dans son programme, on retrouve entre autres l'interdiction des licenciements, ou la suppression du secret des affaires.
Mélusine Harlé, PDG de 45 ans, est la candidate portée par le parti de la majorité présidentielle : la République en Marche. Elle était au second tour face à Jean-Pierre Door lors des législatives de juin. C'est sur sa requête que l'élection de ce dernier a été invalidée. LREM se présente comme un mouvement pragmatique, ouvert aux idées de (presque) tout l'échiquier politique.
Pour son programme, Mélusine Harlé a défini cinq priorités :
- Un meilleur accès à la santé, notamment en milieu rural
- L'accès à un niveau de vie digne
- Une plus grande accessibilité de la formation
- La dynamisation du territoire
- Le renouvellement de la vie politique
Ludovic Marchetti, chef pâtissier de 31 ans, est le candidat du parti d'extrême-droite de Marine Le Pen, le Front National. Déjà conseiller municipal d'Amilly, il est aussi secrétaire départemental du Front National. Il a terminé troisième lors des élections de juin.
Il disait alors vouloir "défendre tous les artisans et ouvriers qui savent ce que c’est que de se lever tôt et avoir mal au dos." En plein processus de "dédiabolisation" depuis l'arrivée à sa tête de Marine Le Pen, le FN est un parti nationaliste qui veut préférer les français, au point de rejeter les étrangers. Le parti est habitué des scandales liés à des dérives notamment xénophobes ou homophobes. Il veut s'adresser en priorité à l'électorat populaire.
Bruno Nottin, greffier de 43 ans, est le nouveau candidat de l'alliance entre le PCF et EELV car Franck Demaumont, maire de Châlette, a préféré privilégier ses responsabilités municipales. Bruno Nottin est déjà conseiller municipal à Montargis. La ligne d'action de son parti : anti-austérité et anti-libéralisme.
Rendre la restauration scolaire gratuite (et bio), favoriser la pratique sportive, garantir l'égalité salariale entre hommes et femmes, assurer la transition énergétique : voici quelques éléments de son programme. Selon lui : "la gauche peut gagner, si elle est vraiment de gauche."
42 ans, chef d'entreprise, Nicolas Rousseaux est le candidat de Force Nationale. Il développe des thèmes de campagne chers à l'extrême-droite : immigration jugée "inarrêtable" et qui "ruine le pays", gouvernement voleur, souveraineté...
Il fait une priorité de la protection des agriculteurs, dont, selon son tract de propagande électorale, un se suicide tous les deux jours. Selon lui, ces suicides sont directement en lien avec la problématique de l'immigration.
Nicolas Rousseaux se présente comme un candidat "anti-système".
Jérôme Schmitt a 46 ans et est salarié du nucléaire. Soutenu par Jean-Luc Mélenchon, il est le candidat déclaré de la France Insoumise. C'est un parti de gauche qui s'autodéfinit comme "évolutif", "humaniste" et "populaire".
La lutte contre la pauvreté, contre l'évasion fiscale, contre le nucléaire, refus des traités de libre-échange, font partie des thèmes de campagne de FI. Pour la 4e circonscription du Loiret, Jérôme Schmitt a défini trois axes prioritaires :
- Transition énergétique
- Agriculture écologique
- Lutte contre les déserts médicaux
"Représenter les citoyens de la circonscription sur laquelle j’ai développé mes expériences militantes est pour moi une immense fierté. Je m’attacherai à être digne de cette investiture", écrit-il sur son site de campagne.
"Législatives partielles 2018... Allez Bim, j'y retourne ! Et pourquoi ? Face à une majorité écrasante, il est important d'entendre un discours critique et constructif autour des valeurs que je défends : solidarité, justice sociale et humanisme."
Ce sont les mots de cette professeure du secondaire et conseillère régionale, âgée de 45 ans, qui représente le Parti Socialiste, parti de gauche modérée, en perte de vitesse depuis plusieurs années après avoir été une composante majeure du paysage politique français pendant des décennies.
Parmi les objectifs de sa campagne pour les législatives :
- Favoriser la mobilité sur le territoire
- Aider l'installation d'entreprises
- Lutter contre le désert médical
- Développer les moyens de communication.
Candidat victorieux puis invalidé des législatives de juin, Jean-Pierre Door, cardiologue retraité de 76 ans et maire de Montargis, est le candidat du parti de droit Les Républicains (ex-UMP). Lui aussi connaît quelques difficultés, déchiré entre son aile centre-droit et une partie de ses adhérents qui demandent un rapprochement avec le Front National.
Jean-Pierre Door, lui, se présente comme un "député de combat". "Création de 500 emplois sur cinq ans sur la nouvelle zone Arboraria-Acquisition", "rassemblement des collectivités locales (...) pour mettre en place une politique d'attractivité" , ouverture d'une maison de la santé, création de médiathèques : fort de son ancrage territorial, il fait figurer dans son programme nombre de propositions très concrètes.