Après trois jours de débats houleux, le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal a été approuvé ce jeudi 6 janvier au petit matin par une majorité de 214 députés de l'Assemblée nationale.
Après trois jours de débats très tendus, le texte du projet de loi sur le pass vaccinal a été voté ce jeudi 6 janvier au petit matin par 214 voix "pour", 93 "contre" et 27 abstentions. Ce vote est le résultat d'un processus législatif mené tambour battant par le gouvernement, qui espérait faire entrer la mesure en vigueur d'ici au 15 janvier.
Injoignables pour la plupart après cette longue nuit, les députés de la majorité présidentielle dans le Centre-Val de Loire ont tous voté en faveur du texte. C'est le cas par exemple de Stéphanie Rist, élue du Loiret, qui estime sur Twitter que "nous, élus LREM, avons pris nos responsabilités face au risque sur la santé de nos concitoyens et la pression que les variants peuvent poser sur notre système de santé".
Des débats tumultueux
Mais les débats ont subi deux interruptions et des discussions qui ont failli tourner au pugilat. Le député LREM du Cher François Cormier-Bouligeon et le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière ont ainsi failli en venir aux mains dans la nuit du 4 au 5 janvier après un échange lunaire relaté par notre consœur du Huffington Post. Ils ont finalement été séparés par des huissiers et des élus de chaque bord.
Plus symboliquement, les débats ont été interrompus une première fois lorsque les oppositions de droite et de gauche sont parvenues à mettre les députés marcheurs en minorité le 3 janvier au soir, empêchant la séance de se poursuivre au-delà de minuit. Et ils l'ont été une seconde fois après une petite phrase d'Emmanuel Macron qui a provoqué l'ire des députés et d'une partie de la population ce 5 janvier. Lors d'une interview accordée au Parisien, le président de la République a en effet déclaré : "Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout."
"C'est non, je 'n'emmerderai' pas mes concitoyens"
"Un président ne devrait pas dire ça" s'est insurgé à la tribune Pascal Brindeau, député UDI du Loir-et-Cher, dans la nuit du 5 au 6 janvier. Les questions étudiées par le projet de loi sont "des questions importantes, graves, qui méritent de la mesure, surtout de la part du chef de l'État", qui fait preuve selon lui "d'une inconséquence qui ne permet pas de continuer de siéger, et c'est la raison pour laquelle nous allons demander la suspension des débats à minuit".
"Les déclarations du président ont absolument disqualifié le pass vaccinal" a renchérit l'élu loir-et-chérien ce 6 janvier à 5h30, déplorant que le pass vaccinal "aurait pu être une incitation/contrainte supplémentaire qui permette de convaincre peut-être les 5 à 6 millions de nos concitoyens qui restent éloignés de la vaccination". De fait, alors qu'il était d'abord favorable au projet de loi, Pascal Brindeau, comme la majorité de son groupe parlementaire, a finalement décidé de voter contre le texte.
Du côté des Républicains, le parti s'est divisé presque parfaitement entre les députés favorables au pass vaccinal, comme Nicolas Forissier dans l'Indre ou Claude de Ganay dans le Loiret, ceux qui se sont abstenus, et ceux qui ont voté contre. Parmi ces derniers, en Centre-Val de Loire, on retrouve l'élu d'Eure-et-Loir et vice-président national du parti Olivier Marleix, ainsi que le député du Loir-et-Cher en ancien numéro 2 des Républicains Guillaume Peltier. Sur sa page Facebook, ce dernier a expliqué qu'il n'acceptait pas "que notre société, qui doit être fondée sur la liberté, la responsabilité et la confiance, bascule vers la folie infantilisante du contrôle de tous sur tous. Je crois à l’utilité des vaccins pour prévenir les formes graves des plus fragiles d’entre-nous", précise le député, "mais je ne crois pas en la stratégie du tout-vaccinal qui nous interdit de préparer l’avenir et de trouver des solutions durables aux vrais sujets de santé publique".
Désormais validé par l'Assemblée nationale, le projet de loi doit maintenant être débattu par le Sénat. L'examen du texte devrait débuter à partir du début de la semaine prochaine.
Ils ont voté pour le pass vaccinal :
François Cormier-Bouligeon, député LREM du Cher
Nadia Essayan, députée MoDem du Cher
Loïc Kervran, député Agir du Cher
Guillaume Kasbarian, député LREM d'Eure-et-Loir
Luc Lamirault, député Agir d'Eure-et-Loir
Philippe Vigier, député MoDem d'Eure-et-Loir
Nicolas Forissier, député LR de l'Indre
Philippe Chalumeau, député LREM d'Indre-et-Loire
Daniel Labaronne, député LREM d'Indre-et-Loire
Sophie Métadier, députée UDI d'Indre-et-Loire
Fabienne Colboc, députée LREM d'Indre-et-Loire
Stéphanie Rist, députée LREM du Loiret
Caroline Janvier, députée LREM du Loiret
Claude de Ganay, député LR du Loiret
Marianne Dubois, députée LR du Loiret
Richard Ramos, député MoDem du Loiret
Ils ont voté contre le pass vaccinal :
Olivier Marleix, député LR d'Eure-et-Loir
Guillaume Peltier, député LR du Loir-et-Cher
Pascal Brindeau, député UDI du Loir-et-Cher
Ils étaient absents :
François Jolivet, député LREM de l'Indre
Sabine Thillaye, députée MoDem d'Indre-et-Loire
Jean-Pierre Door, député LR du Loiret