50 ans après sa réintroduction, les castors sont de plus en plus nombreux en Centre-Val de Loire. Si bien que les agents de l’OFB doivent régulièrement jouer les médiateurs pour faciliter sa cohabitation avec les riverains.
Réintroduis en 1974 dans la Loire près de Blois, le castor est aujourd’hui présent sur quasiment tous les affluents du fleuve royal. Le rongeur, considéré comme le plus grand d’Europe est observé en Sologne sur le Beuvron, le Cosson, plus au sud sur les rives de réserve naturelle de la Brenne. La population se rétablit. "C’est assez rare pour une espèce menacée d’extinction, il y a encore quelques décennies" souligne la Société de Protection de la Nature (SNPN), à l’origine du lancement en avril d’une année 2024 dédiée au mammifère semi-aquatique.
Sur l’ensemble de l’hexagone, 20 000 individus ont été recensés par l’Office Français de la Biodiversité. Le castor d’Europe est loin d’être une espèce invasive, et pourtant des problèmes de cohabitation avec les riverains ont commencé à voir le jour. Sur les terrains privés, les arbres peuvent disparaître sous les coups de dent puissants des rongeurs. Il arrive encore que les barrages érigés provoquent une hausse du niveau des cours d’eau...
En Sologne par exemple, "la prairie d’un agriculteur s’est retrouvée inondée et nous avons dû créer des ouvertures sur l’ouvrage" explique Paul Hurel de l'OFB. Ces interventions, les agents les mènent avec beaucoup de précaution, car les ouvrages sont eux aussi "protégés". Le but est d’intervenir le moins possible sur le territoire des castors. D’autant que leur sens olfactif est très développé : ils peuvent sentir jusqu'au tanin des arbres.
Un expert des cours d’eau
Si la présence des castors occasionne quelques désagréments pour les activités humaines, leur rôle est nettement bénéfique à l'environnement. "Il est écosystémique" précise le président de la SNPN, Rémy Luglia.
Au sein de ces réserves naturelles, se développent une faune et une flore typiques des zones humides : des plantes semi-aquatiques y prennent racine, des espèces amphibiennes s’y épanouissent. "La biodiversité s’en trouve consolidée" résume Rémy Luglia.
2024, l’année du castor
Les acteurs impliqués dans la préservation du mammifère se sont rassemblés le 3 avril, à Vineuil dans le Loir-et-Cher pour le lancement d’une année de célébration du castor. Jusqu’en décembre, partout en France, des animations, des conférences sont programmées pour mieux faire connaître cet animal à fourrure, à la queue aplatie. Un animal en passe de devenir emblématique de notre région ?