Colère des agriculteurs : une soixantaine de tracteurs devant Chambord, les accès du château bloqués

La Coordination rurale du Loir-et-Cher a lancé une nouvelle action spectaculaire pour interpeller le gouvernement, mais aussi exister face aux autres syndicats agricoles.

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La Coordination rurale du Loir-et-Cher voulait marquer le coup, c'est chose faite. Une soixantaine de tracteurs a pénétré dans le parc du château de Chambord ce 15 février vers 11h. Selon les informations récoltées sur place par l'équipe de France 3, cette action coup de poing a pour but d'exiger "des actions concrètes" après les annonces du gouvernement de Gabriel Attal.

Le plan d'action serait encore en train de se dessiner, selon des agriculteurs à qui France 3 a pu parler. Peu avant midi, les agriculteurs ont commencé à bloquer les accès au château, sous l'œil des gendarmes. Quatre sorties du parc sur cinq sont bloquées, seul l'accès par Huisseau-sur-Cosson restant ouvert.

"Nous appelons à la manifestation, mais une majorité des participants sont non-syndiqués, et toutes les casquettes syndicales sont représentées", estime Frédéric Prégeant, trésorier de la Coordination rurale du Loir-et-Cher, au micro de France 3. "Ici on est des agriculteurs, on est tous unis."

Maintenir la pression avant le Salon de l'agriculture

Les agriculteurs de la Coordination rurale ont l'intention de rester sur place jusqu'à ce que le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau vienne à leur rencontre. "Le gouvernement ne nous écoute pas du tout, et nous roule dans la farine", juge Romain Gabilleau, agriculteur céréalier non syndiqué mais présent à cette action. "Le ministre doit se déplacer, on l'attend."

"Chambord, c'est l'État, on est chez lui", poursuit l'agriculteur, qui indique que "la pression" sur le gouvernement va continuer au moins jusqu'au Salon international de l'agriculture, qui doit commencer le 24 février. "L'objectif c'est le Salon, c'est la prochaine étape."

Une place à la table des négociations

Outre les revendication des agriculteurs, l'enjeu pour la Coordination rurale, deuxième syndicat d'exploitants agricoles en France, est aussi "d'exister" face aux autres syndicats agricoles. Après que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont été reçus à Matignon ce 14 février, ce coup d'éclat pourrait viser à donner à la Coordination rurale une place à la table des négociations.

Reçue par Emmanuel Macron avec la Confédération paysanne ce 14 février, la Coordination rurale estimait que le président de la République avait "pris la mesure" mais a annoncé vouloir "maintenir la pression" à l'approche du Salon international de l'agriculture. 

Le chef de l'État a entendu "notre message subliminal : 'Foutez-nous la paix et laissez-nous travailler'", a déclaré à la presse Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne et figure du syndicat.

Toujours pas de prix rémunérateurs

"Sur quelques sujets on a été entendus, mais au niveau du revenu on n'a rien de concret", déplore Frédéric Prégeant. "Nous aujourd'hui, on demande un prix rémunérateur, un prix minimum garanti, et aujourd'hui on n'a aucune réponse du gouvernement et encore moins de Monsieur Macron."

Monsieur Macron nous dit qu'on est pessimistes, qu'il faut pas s'inquiéter, que la mondialisation c'est bien. D'accord, mais aujourd'hui, nous, on meurt !

Frédéric Prégeant, Coordination rurale du Loir-et-Cher

Adepte des actions spectaculaires, la Coordination rurale était aussi à la manœuvre lors du convoi parti du Lot-et-Garonne en février, qui s'est retrouvé bloqué par la gendarmerie sur les ponts franchissant la Loire dans le Loiret.

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