VIDÉO. "Ce sont des collaborateurs" : la colère d'un agriculteur contre la FNSEA

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Jean-Pierre Labeau, adhérent de la Coordination rurale, à Gien le jeudi 1er février 2024.
"C'est des collaborateurs" : Jean-Pierre Labeau, de la Coordination rurale, charge la FNSEA ©France télévisions

Devant les gendarmes, qui bloquent le nouveau pont de Gien, les agriculteurs se préparent à reprendre la route. Non plus vers Rungis, mais vers le sud, en espérant poursuivre la lutte d'une manière ou d'une autre. Et la fin des blocages, voulue par la FNSEA et les JA, est mal passée pour certains.

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"Ils ont enfoncé le monde des paysans, l'ont mis ras des pâquerettes. Si on en est là aujourd'hui, c'est à cause d'eaux." Devant les caméras, Jean-Pierre Labeau laisse éclater sa colère ce jeudi 1er février. Adhérent de la Coordination rurale, agriculteur céréalier près d'Agen, il a fait le chemin jusqu'à Gien, dans le Loiret, pour tenter de passer la Loire et de rejoindre le marché en gros de Rungis.

Mais, dans l'après-midi, est tombée l'annonce : la FNSEA et les Jeunes agriculteurs demandent aux paysans mobilisés depuis plus d'une semaine de stopper les blocages, pour entrer dans une autre forme de mobilisation. "Quand on est vendu, c'est ça", a réagi Jean-Pierre Labeau, interrogé sur cette nouvelle.

"On doit être des mécréants"

Car, pour lui, les représentants de la FNSEA sont "des collaborateurs". Ils auraient, "pendant 40 ans, collaboré avec l'État pour mettre l'agriculture française dans le sac". "C'est pas des mecs qui doivent être à la tête d'un syndicat", poursuit-il, accusant notamment son président Arnaud Rousseau de représenter avant tout ses propres intérêts, lui qui est aussi président du groupe Avril, 4e groupe agroalimentaire de France.

Applaudi, à la fin de son interview, par ses collègues rassemblés autour de lui, Jean-Pierre Labeau est, pourtant, lui aussi contraint de plier bagage. Et, comme de nombreux autres agriculteurs bloqués le long de la Loire par les gendarmes, de reprendre la route vers le sud. "On nous empêche de traverser la Loire, on doit être des mécréants", souffle-t-il, assurant pourtant être venu "pacifiquement pour manifester".

Sauf que "une ferme, ça ne tourne pas toute seule, on a des familles... on rentre chez nous, et on va faire ce qu'on peut".

Ce jeudi soir, sept ponts enjambant la Loire étaient encore bloqués par le dispositif de gendarmerie, entre Jargeau et Bonny-sur-Loire. 

Propos recueillis par Elsa Assalit et Amélie Rigodanzo.

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