Le "burn out", en bon français, le syndrome d’épuisement professionnel, est un mal de nos sociétés. De plus en plus de salariés font face à ce syndrome au cours de leur carrière professionnelle. Suivez votre "Enquête de région" à partir de 22h55
Le syndrome d’épuisement professionnel apparaît dans les années 70 pour décrire l’épuisement lié au travail des professionnels de santé. Aujourd’hui, le "burn out" concerne tous les métiers et tous les milieux. Il touche autant les cadres que les ouvriers.
Il est difficile d’avoir des chiffres précis sur le "burn out" car le sujet est encore tabou dans les entreprises. Pourtant depuis 40 ans, on parle du "burn out" partout, le grand public s’en empare et le met à toutes les sauces.
Aujourd’hui, les médecins du travail alertent sur l’augmentation importante du nombre de salariés touchés par un syndrome d’épuisement professionnel. Dans un sondage réalisé par le cabinet Technologia en 2022, près de 2,5 millions des salariés disent avoir été en "burn out".
Qu’est-ce que le "burn out"?
Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), "c’est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique dans lequel l’engagement est prédominant". Stress, charge de travail grandissante, disparité entre les collègues, objectifs difficilement atteignables, insécurité de l’emploi et droit à la déconnexion difficilement respecté.
Tous ces facteurs favorisent le déclenchement du syndrome d’épuisement professionnel. Les causes du burn out sont à trouver dans l’investissement de chaque salarié sur son poste. Car "le profil type du salarié en syndrome d’épuisement professionnel, si tant est qu’il y en est un, est une personne très impliquée, consciencieuse qui ne met pas de limite", explique Anne-Laure Thierry, psychologue du travail à Blois. Les causes sont aussi à rechercher dans l’organisation du travail et c’est là que l’employeur à un rôle à jouer.
Prévenir au lieu de guérir
L’entreprise doit mettre en place des outils de prévention des risques psychosociaux (RPS) et protéger ses salariés. L’INRS donne conseil et avise les employeurs pour détecter les premiers signes de souffrance. Un salarié en grande fatigue, qui se repli sur lui ou se désengage de son travail…autant d’éléments combinés qui peuvent amener à penser à un burn out. Et pour le diagnostic, c’est vers le médecin traitant ou le médecin du travail qu’il faut se tourner.
Un syndrome pas encore reconnu comme maladie professionnelle
Devenu le mal de nos sociétés, le syndrome d’épuisement professionnel pourtant bien connu du grand public, n’est toujours pas reconnu comme maladie professionnelle. Le syndrome ne figure pas dans les tableaux des maladies professionnelles de l’Assurance maladie.
Pourtant, les associations se battent depuis 20 ans pour cette reconnaissance. Il faut donc que chaque salarié fasse valoir devant la justice et donc, apportent les preuves du lien de causalité entre sa maladie et ses conditions de travail. Le dossier devant passer devant un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Et le chemin est parfois long.
Également dans votre "Enquête de région" : ces patrons qui n'arrivent plus à recruter faute d'être assez attractifs, et ces salariés qui changent complétement de carrière pour redonner du sens à leur travail.
► "Enquête de Région" : diffusion le 12 avril à 22h55 sur France 3 Centre-Val de Loire (voir toutes les émissions sur france.tv).