C'est une première dans le Loir-et-Cher. Des étudiants en troisième cycle d'études médicales peuvent exercer comme adjoint d'un médecin généraliste. L'arrêté préfectoral a été pris le 2 mai 2018. L'objectif de cette mesure, comme en Eure-et-Loir en 2015, est de faire face à l'urgence sanitaire.
Il me reste six mois de stage à faire pour terminer ma médecine. Ici, j'apprends tout autant qu'en stage de fin d'études.
Valentin Guilbert a 28 ans et dix ans d'études de médecine dans la tête. Il a pris six mois de disponibilité pour faire des remplacements et exercer comme adjoint auprès des médecins généralistes du Loir-et-Cher débordés. "On est là pour les soulager, quand ils ont des journées trop chargées," explique le Dr Guilbert.
Des semaines de plus de 80 heures
Depuis la disparition de son confrère*, le Dr Dorion à Pontlevoy est passé de 900 patients à plus de 2000. Il fait des semaines de plus de 80 heures et ne trouve pas de remplaçants sur les sites de recrutement. Alors, il a contacté l'Agence régionale de santé et la préfecture. "La loi interdit qu'un médecin emploie un remplaçant quand il est présent sauf en cas d'urgence sanitaire. Il est possible d'obtenir une dérogation. C'est ce qui a été fait", explique le Dr Pierre Dorion.
Des étudiants tout à fait capables d'exercer
Depuis le 2 mai, les médecins généralistes du Loir-et -Cher sont autorisés à employer des adjoints qui sont des étudiants en médecine de troisième cycle. "Je ne prends que des adjoints qui ont obtenu leur licence de remplaçant. Ils sont tout à fait capables d'exercer", confie le Dr Pierre Dorion, soulagé d'avoir cette nouvelle aide depuis quelques jours. *Michel Barbier, médecin généraliste âgé de 62 ans, était à bord du canoë qui s’est retourné le samedi 31 mars dans la Loire
Reportage dans le cabinet du Dr Dorion à Pontlevoy (41) de Marine Rondonnier et Sanaa Hasnaoui :
Les intervenants :
-Vincent Guibert, étudiant en dernière année de médecine et adjoint de médecins généralistes
-Micheline Mante, ex-patiente du Dr Barbier disparu en mars dernier
-Dr Pierre Dorion, médecin généraliste à Pontlevoy (41)
Le Centre-Val de Loire est la région métropolitaine la plus touchée par les déserts médicaux
- d'ici 2022, 30% des médecins généralistes auront pris leur retraite- un médecin pour 3000 habitants
- la région Centre compte 72 maisons médicales , objectif : 125 d'ici quelques années
- 8,5 millions d'euros consacrés au contrat de plan Etat-région pour soutenir ces structures, une aide à la télémédecine...