Mickaël, 34 ans, est toujours dans le coma depuis ce 25 mars, après les violents affrontements qui ont eu lieu à Sainte-Soline entre forces de l'ordre et manifestants. Sa famille a porté plainte pour "tentative de meurtre" et "refus de porter secours". Il aurait été touché par un tir de LBD à la gorge.
La famille de Mickaël, 34 ans, a décidé de porté plainte pour "tentative de meurtre" et "refus de porter secours". Joint par France 3, l'entourage du trentenaire a confirmé cette information de nos confrères de Franceinfo.
Toujours dans le coma depuis trois jours, l'homme de 34 ans a pu être opéré, et son "pronostic vital n'est plus engagé", assurait ce mardi 28 mars le collectif écologiste Bassines Non Merci par communiqué. La famille d'un premier manifestant, lui aussi gravement blessé, avait porté plainte le lundi 27 mars.
Comme des milliers de manifestants, Mickaël s'est rendu ce samedi 25 mars à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour protester contre le projet contesté de réserves de substitution, ou méga-bassines, à travers le département. Selon le collectif, l'homme originaire de Loir-et-Cher a été "touché à la trachée".
Un tir de LBD à la gorge
Les manifestants "sont descendus des voitures, se sont approchés des bassines, et il s'est pris un coup de LBD au niveau de la carotide", raconte Ludovic Guillon, contacté par France 3, et qui se présente comme le compagnon de la mère de Mickaël. Avec comme conséquence une "hémorragie cérébrale, même si on ne sait pas si c'est dû au tir de LBD ou à la chute provoquée par le tir", assure-t-il.
Dans un premier temps, le collectif Bassines Non Merci avait indiqué que le pronostic vital du loir-et-chérien était engagé, ce qui ne serait désormais plus le cas. "Il a été opéré, c'est plutôt rassurant, maintenant on attend son réveil dans les jours à venir", explique Ludovic Guillon.
L'IGGN saisie
Du côté de la justice, l'enquête préliminaire a été transférée ce 28 mars du parquet de Niort au parquet de Rennes, compétent pour les affaires impliquant des militaires comme les gendarmes chargés du maintien de l'ordre à Sainte-Soline. "Il s'agit des procédures concernant les deux hommes actuellement dans le coma", a précisé le parquet de Rennes à Franceinfo.
Les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale, ou IGGN, "sous les qualifications de 'violences par personne dépositaire de l'autorité publique' et 'non-assistance à personne en péril'". En effet, des témoins comme la Ligue des droits de l'homme accusent les forces de l'ordre d'avoir sciemment empêché le SAMU d'intervenir pour aider les blessés, preuve audio à l'appui.
Enfin, la préfète du département et le patron de la gendarmerie nationale ont quant à eux tenu la version d'une réponse ciblée et proportionnée face à "un déferlement de violence inouïe" de la part de 800 à 1000 manifestants "radicaux".
"Ne pas en rester là"
Ce dernier a lancé une cagnotte en ligne pour récolter des fonds, payer ses "longs soins qui s'annoncent", aider son fils de 11 ans, et potentiellement "mettre en place tout ce qui est juridique". Car, Ludovic Guillon l'assure, la famille "ne compte pas en rester là" :
Son but, c'est que le peuple soit entendu. C'est un pacifiste. En aucun cas il n'allait tuer du flic, comme on l'a entendu à la télé. C'est inadmissible ce qui lui est arrivé.
Ludovic Guillon
Il estime, a contrario, que les forces de l'ordre "étaient là pour casser du manifestant, pas autre chose". Mickaël est une figure connue des cortèges de Gilets jaunes à Blois. "Sur les photos, c'est un meneur, il est content, il entraîne les autres, il chante."
Après la manifestation à Sainte-Soline, les organisateurs ont comptabilisé 200 manifestants blessés, contre sept selon le procureur de Niort. Le pronostic vital de l'un d'eux est toujours engagé, selon le collectif Bassines Non Merci. Les autorités affirment de leur côté que près de 50 gendarmes ont dû recevoir des soins.