Depuis le début du mois d'octobre, les informations et les coordonnées affichées à l'entrée du Planning familial du Loir-et-Cher ont été arrachées ou masquée à plusieurs reprises par des messages anti-IVG.
Il y a plus de soixante-dix ans, Simone de Beauvoir avertissait que les droits des femmes "ne sont jamais acquis", et qu'il suffira "d’une crise politique, économique ou religieuse" pour qu'ils soient remis en question. Ces propos ont été illustrés à plusieurs reprises à Blois depuis le 3 octobre, quelques jours après la journée mondiale pour le droit à l'avortement. Les information et les coordonnées du Planning familial local ont été masquées voire retirées à plusieurs reprises de la boîte aux lettres de l'association.
Un message faux... et illégal
Ce jour là, les employées découvrent un dessin sinistre collé par-dessus leurs propres informations. En blanc sur fond noir, l'autocollant représente un fœtus surdimensionné transpercé par un couteau de cuisine, avec les mots "le droit à l'avortement est un danger, contre-attaquez !"
Sur le côté de la boîte aux lettre, les écriteaux et autocollants de l'association ont été carrément arrachés à plusieurs reprises depuis le début du mois, dans une tentative de bloquer les informations et le numéro vert que les personnes ayant besoin d'accompagnement peuvent appeler, à savoir le 0800 08 11 11.
Une image violente et des messages "faux", mais surtout "interdit par la loi" comme le rappelle Laure Guillaume, coordinatrice administrative au Planning familial du Loir-et-Cher. Le délit d'entrave à l'IVG est en effet passible de 30 000 euros d'amendes et de deux ans de prison.
Une lutte toujours inachevée
"C'est inquiétant pour les personnes concernées, puisqu'on leur masque des informations pour recourir à l'avortement" ajoute Laure Guillaume. "La loi date de 1975, c'est choquant de voir qu'en 2021 on doive encore lutter continuellement pour conserver ce droit-là."
En effet, plusieurs campagnes anti-IVG se sont succédées ces dernières années pour dissuader les femmes de recourir à l'avortement, comme le site ivg.net, qui avait mis en place une plateforme téléphonique de désinformation sur l'avortement. En 2016, ce site anti-avortement était même parvenu à se glisser en tête des résultats Google pour les recherches sur l'avortement.
Cette propagande se poursuit également sur les réseaux sociaux : début 2020, une page Facebook avait déboursé jusqu'à 58 000 euros pour faire la promotion de témoignages anti-IVG sur le réseau social. Là encore, cette page renvoyait vers le même site anti-IVG.