Le dresseur Alexandre Poliakov a été condamné à 4 mois de sursis par le tribunal de Blois. Le couple a été relaxé des sévices graves dont il était accusé sur plusieurs animaux dont des ours, des oiseaux et des poneys, et de tous les faits antérieurs à septembre 2019.
La décision était attendue depuis le 12 mai. Le dresseur Alexandre Poliakov ancien propriétaire des ours Micha (mort en 2019), Bony et Glasha, était poursuivi pour "sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif" et mauvais traitements, et finalement relaxé de la plupart de ces chefs par le tribunal de Blois ce 1er septembre. En revanche, il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et une amende de 150 euros, et sa compagne Dany Bruneau d'une simple amende de 150 euros, pour six chefs d'accusations.
Contrairement aux premières informations reçues par France 3, ces chefs incluent bien les mauvais traitements, mais seulement ceux de septembre 2019, caractérisés par une vidéo tournée par l'association Aves. Il est également condamné pour plusieurs infractions administratives, comme "ouverture non autorisée d'établissement détenant des animaux non domestiques" et "exploitation d'établissement détenant des animaux d'espèces non domestiques sans certificat de capacité".
Condamnés pour des contraventions environnementales mais pas pour les sévices
Basé à Chauvigny-du-Perche dans le Loir-et-Cher,le dresseur est également reconnu coupable "du chef de détention en captivité d'un animal non domestique d'une espèce protégée sans avoir procédé à son identification". Cependant, le tribunal "constate la prescription de l'action publique de la contravention de placement ou maintien d'animal sauvage apprivoisé ou captif dans un habitat, environnement ou installation pouvant être cause de souffrance entre" janvier 2016 et octobre 2019, la principale période pendant laquelle l'ours Micha était sous sa garde. En revanche, Alexandre Poliakov a bien été reconnu "coupable de cette infraction" pour les psittacidés.
En 2019, la mort de l'ours Micha, confisqué aux Poliakov et placé au zoo-refuge de la Tanière après une longue lutte judiciaire de l'association One Voice et la forte dégradation de son état de santé, avait choqué l'opinion publique. Au total, 17 animaux, dont deux autres ours, une guenon, des oiseaux rares et des poneys, étaient alors sous la garde du couple de dresseurs. Officiellement, ces animaux leur sont désormais confisqués, mais ils seraient toujours sous la garde des Poliakov selon l'association de protection des animaux.
Les bilans vétérinaires effectués après le signalement de One Voice ont montré que les ours souffraient de lésions dentaires et une tumeur oculaire a été détectée sur l'ourse Glasha.
Le décision du tribunal concernant le couple Poliakov est tombée. Prescription, sursis simple… Et ce, bien qu’un ours, Micha, soit mort infesté d’asticots. Quand seront-elles enfin appliquées, ces lois protégeant les animaux sauvages? Nous faisons appel. https://t.co/Vgh7jsZGqz
— One Voice (@onevoiceanimal) September 1, 2021
One Voice fait appel
"Nos enquêteurs ont pris tous les risques pour montrer la réalité des conditions de détention" a affirmé la présidente de One Voice, Muriel Arnal, dans un communiqué. "Aujourd'hui, rien n'a changé pour les animaux détenus illégalement par les dresseurs des cirques. Nous faisons appel de la décision."
"Pendant plus de douze années les exploitants ont laissé des animaux d’espèces domestiques et non domestiques vivre dans des conditions sources de grandes souffrances", a regretté de son côté l'avocate de l'association One Voice, Me Arielle Moreau. "En aucun cas ces animaux n’ont été détenus dans des conditions visant à garantir leur bien-être et leur santé." Mais cet appel a peu de chance d'aboutir de lui-même. "L'appel lancé par les parties civiles ne concerne que leurs intérêts", précise l'avocate de l'association Aves, Me Coline Robert. "Seul le procureur de la République peut faire appel de la condamnation."
L'association de défense des animaux One Voice, qui s'était portée partie civile, s’est vue accorder la somme de 500 euros de dommages et intérêts et 200 euros pour frais d’avocat, la fondation Brigitte Bardot, la SPA et 30 Millions d’amis ont obtenu l’euro symbolique.