Situation tendue au Centre hospitalier de Blois : "On nous demande de sourire, ça ne suffira pas."

La CGT demande des moyens et des solutions sur le long terme, et dénonce un regard uniquement budgétaire sur les problématiques de santé, alors que la période de vacances complique encore les choses. 

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"En termes d’attractivité, c’est contreproductif." Thierry Fromont, secrétaire général CGT du centre hospitalier Simone Veil de Blois tranche là où ça fait mal : dans la désertification médicale.

Mais ce n'est qu'un aspect des difficultés qui accablent, selon le responsable syndical, l'hôpital de Blois. 

"A Bourges les urgences ont du faire appel à la réserve sanitaire. Nous, on n’en est pas encore là, mais quand on voit le nombre de postes vacants... Aux urgences, il y a 12 postes occupés sur 32 postes budgetés. On a parfois des médecins intérimaires mais pas toujours."
 

Les services en tension


Conséquence : une attente parfois extrêmement longue, et un personnel paramédical au bord de l'épuisement. Et le constat d'alerte vaut pour de nombreux services. 

"On vient de perdre 11 lits à la maternité, l’EPHAD est aussi en déficit de temps médical et l’été va encore accentuer cette difficulté-là. En psychiatrie, depuis 2014, on a perdu 10 lits. Un praticien s’apprête à partir, et sans doute un autre encore avant la fin de l’année." 

Précisions importantes : le service tourne aujourd'hui avec 3 praticiens, et deux pédopsychiatres, alors qu'il abrite 75 lits. Sur les deux postes à remplacer, l'un a déjà été ouvert au recrutement. Aucune candidature pour l'instant. "Ça va devenir intenable..." grince Thierry Fromont. 

A Blois, comme dans de nombreux hôpitaux de France, on se plaint de patauger dans la boue d'une politique de santé nationale qui s'obsède de la question budgétaire. "Les objectifs budgétaires à atteindre pour les hôpitaux sont tels que ça se joue maintenant sur les effectifs, les remplacements" explique l'aide-soignant en psychiatrie, détaché pour la CGT. 
 

Les oeillères budgétaires 


Selon le syndicaliste, le dialogue est bien possible avec la direction, mais deux visions s'affrontent. "Eux ont une réponse uniquement budgétaire à des questions de besoins de santé, de conditions de travail…. Tout ce qu'on a évoqué ici, c'est le résultat de ce regard strictement financier", déplore Thierry Fromont. 

En 2015, le ministère de la Santé avait annoncé 22 000 suppressions de postes d'ici fin 2017. Les effets s'en font sentir. Dans les services qui fonctionnent au strict minimum, des appels quotidiens vers la permanence CGT pour des sous-effectifs, des non-remplacements.

"Nous, à Blois on est à flux tendu toute l’année, alors en période estivale c’est encore pire, avec des personnels qui organisent différemment leur vie familiale, qui prennent moins de congés que ce à quoi ils auraient droit, avec des conséquences sur eux, leur état de santé. C’est très, très difficile."


"Se mettre en lien avec la réalité"


De la diffusion de ses revendications, la CGT attend, espère, une réaction du ministère de la Santé. Le syndicat a déjà formulé propositions, dont l'abandon de la taxe sur les salaires dans la fonction publique hospitalière pour le paramédical, entre autres. "Il faudrait, à un moment donné, se mettre en lien avec la réalité des personnels médicaux et des établissements. Donner des moyens." 

Malgré la période difficile, le syndicat refuse, comme cela a pu se faire ailleurs, de repousser leur venue aux urgences à l'extrême nécessité. "Nous sommes un service public ! La population n’a pas à s’adapter au manque de moyens de nos établissements : on doit répondre ! Si des médecins de ville pouvaient prendre en charge une partie, très bien, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Les personnels font du mieux qu’ils peuvent, avec toute la conscience professionnelle qui fait le sens d’un service public. On nous demande de sourire, ça ne suffira pas." 

La réponse devra être politique. Avec l'espoir, pour la CGT, qu'elle ne se fera pas à l'économie. 
 
Informations au lecteur
Notre rédaction est actuellement en contact avec l'hôpital de Blois pour recueillir la réaction de sa direction. Celle-ci a accepté la présence de cette mention dans l'attente d'une disponibilité pour répondre à nos questions.

L'article sera mis à jour dès que ces informations auront été recueillies. 
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