L'association "Millière Raboton, homme de Loire" propose depuis 18 ans des balades de trois heures sur le fleuve royal au lever et au coucher du soleil. L'objectif : redécouvrir la Loire auprès de laquelle on vit chaque jour mais que l'on connaît peu. Reportage.
La bande de copains que nous sommes avions envie que les gens se réconcilient avec la Loire. Avant, elle avait mauvaise réputation. Elle était sauvage et on pouvait s'y noyer. En naviguant sur le fleuve, on réapprend à vivre avec.
Agnès Legout-Catelain est présidente de l'association "Millière Raboton, homme de Loire", nom d'un marinier passeur issu d'une légende. Il y a 18 ans, Jean Ley, un de ses amis, a créé cette association pour renouer le lien entre le fleuve et l'homme.
Entre le Moyen Age et la fin du 18ème siècle, 20 000 bateaux par jour circulaient sur le fleuve. Aujourd'hui, les embarcations sont très rares. Un pêcheur de temps en temps et les toues des mariniers qui ne transportent plus du vin, des ardoises ou des céréales mais des touristes ou des locaux qui veulent redécouvrir la Loire.
Carl est venu passer la soirée sur la toue avec sa femme et ses deux filles. Il vit à Blois depuis des années mais n'avait jamais navigué sur la Loire. "J'adore. C'est une belle balade. Le plaisir d'être aussi près de l'eau c'est formidable. En plus le soir, les animaux sont plus calmes. On a plus de chance de les voir."
Le marinier est un guide-pilote
Aux commandes de la toue, bateau à fond plat de la famille de la gabare, c'est Stéphane Doussard, guide-pilote. Avec une bourde, il extrait la toue des bancs de sable. Ensuite, il pilote à vue sur le fleuve. " J'ai appris à lire l'eau avec les anciens pilotes de l'association. Les bancs de sable se déplacent de deux mètres chaque jour. La route n'est jamais la même. C'est stimulant." Stéphane est un des quatre salariés de l'association. Elle compte aussi 10 pilotes bénévoles et une centaine d'adhérents.
" Nous travaillons de plus en plus avec des scolaires. C'est par eux que passera le message qu'il faut protéger cet environnement. Si on ne la respecte pas, cette beauté disparaîtra", confie la présidente de l'association.
Reportage de Marine Rondonnier et Sanaa Hasnaoui :