Coronavirus : "si les pays riches n'aident pas les pays pauvres, la pandémie peut durer des années"

Claude Gruffat (Europe Écologie-Les Verts) est le seul député européen originaire de la région Centre-Val de Loire. Confiné à Blois (Loir-et-Cher), il continue de travailler à distance. Il nous livre ses impressions à propos d'une Union Européenne qui apparait dépassée par la crise. Entretien.

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  • Vous êtes le seul député européen de la région Centre-Val de Loire, comment se passe le confinement pour vous ?
Le confinement d’un eurodéputé c’est l’arrêt de notre présence physique à la Commission à Bruxelles et au Parlement à Strasbourg depuis près de quatre semaines. Il n'y a plus de sessions, mais les groupes de travail des différentes missions continuent de fonctionner à distance. Cela permet à chaque député de travailler avec son équipe et les dossiers continuent d’avancer.
 
  • On a eu l’impression au début de la pandémie que l’Union Européenne avait beaucoup de mal à s’organiser pour faire face, c’est ce que vous avez aussi constaté ?
Il y a tout de même eu un effet de surprise, car l’événement est violent, et cela a évidemment entrainé des cafouillages au début. Ce n’est pas simple dans une Europe qui n’est pas une Europe fédérale, où le rôle de chaque état est encore tellement prégnant. La solidarité dans le cercle européen n’est pas chose simple à mettre en œuvre. D’ailleurs, les règles de confinement ne sont pas les mêmes dans tous les pays.
 
 
  • Justement, les Italiens se sont sentis particulièrement abandonnés par les autres nations européennes. L’Europe a-t-elle trop tardé à s’accorder sur une réponse sanitaire commune pour endiguer la pandémie de coronavirus ?
Les Italiens se sont sentis à juste titre abandonnés à leur sort. Oui, il y a un problème de solidarité entre les pays européens, car nous ne sommes pas dans une Europe assez fédérée.

Chacun a l’impression de mieux gérer que le voisin son économie. Et la santé n’est pas une compétence européenne puisque chaque état la gère a sa façon.

Mais cette pandémie met en évidence l'interdépendance des humains sur la planète. Interdépendance que la mondialisation des années 80 a amplifié. Aujourd’hui, quand un problème comme la pandémie arrive, si les pays les plus riches n’aident pas ceux qui sont le plus en difficulté, je ne vois pas comment le virus ne va pas pouvoir faire le tour de la planète en boucle pendant des années. 

On ne s’en sortira pas seuls. Le repli sur soi et la fermeture des frontières n’est pas une solution. Le virus a clairement montré à tout le monde que lui, il n'avait pas de frontières.
 
  • Hier soir, jeudi 9 avril, les 27 états membres de l'Union Européenne se sont tout de même entendu sur la création d'un fonds de solidarité de 500 milliards d’euros pour sortir l'Europe de la crise économique… Est-ce une bonne nouvelle selon vous ?
Ce n'est pas suffisant ! Les sommes pour relever l’économie européenne qui est en train de s’effondrer vont aller bien au-delà. Les chiffres arrivent tous les jours et on voit l’ampleur des dégâts.

Mais en tant qu’écologiste, je ne voudrais pas que l'on redresse l’économie pour faire comme hier. S'il y a une leçon importante à tirer de cette crise, c’est que l’urgence est de se tourner vers l’économie réelle, vers l’économie qui répond aux besoins des gens. La spéculation financière doit désormais appartenir au siècle dernier. 

En Centre-Val de Loire, il va falloir aider le tourisme, la restauration, les TPE, les PME. Il doit y avoir un véritable plan Marshall pour cette économie-là, pour que les entrepreneurs puissent poursuivre leur activité.
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