La course à pied en journée, la musique et la fête en soirée. Voilà ce que contient l’ADN du HRun Festival à Blois. Plutôt, seulement, l’une des parties du code génétique de l’évènement. L’autre contient l’inclusion.
D’abord un, puis rapidement deux, trois, bientôt une dizaine de fauteuils roulants stationnent sur la pelouse du HRun Festival.
"Je vais parfois à des concerts mais il faut prévenir à l’avance pour organiser ma venue. Ici c’est parfait, c’est vraiment accessible" sourit un jeune festivalier.
"Handi" et valides cohabitent. La tolérance et le vivre-ensemble comme fondements. Au HRun, tous les spectateurs sont bienvenus, tous les bénévoles aussi. Derrière le bar de la buvette, Alexis, Clara, Olivier et les autres servent les jus de fruits.
"On court partout, il y a beaucoup de monde" se réjouit Alexis, 17 ans, en versant un verre de jus de pamplemousse. Lui, comme ses collègues, serveurs d’un jour, évoluent en Instituts Médico-Éducatifs. Ceux de Vouzon et Naveil. Des IME, spécialisés dans l’accueil de jeunes en situation de handicap. "On nous aide beaucoup plus qu’à l’école", explique Clara. Elle, souffre d'autisme, "aujourd’hui je sers le Coca et le jus de pomme".
Le HRun Festival devient le leur. Les jeunes y occupent une place de choix.
"On nous fait confiance, c’est cool, même avec notre handicap on peut le faire"
Olivier, bénévole au HRun Festival
Olivier aussi planche sur le projet depuis plusieurs semaines. Les quelques élèves ont également participé à la création, la conception et à la décoration du bar à jus.
Faire du HRun un festival inclusif, c'était l'utopie de Pauline. Puis l'utopie a mûri. Elle s'est muée en pari. Un pari finalement relevé. La 6ème édition, dans les jardins du lycée de la Providence à Blois, est résolument tournée vers la tolérance et l'ouverture aux autres.
Dans ce jardin, entre la grande scène, la régie, le coin boissons, et la partie dédiée au repos, un maître-mot résonne. La bienveillance.
"Ici, ce qui compte, c’est le lien humain. Le partage. La rencontre."
Pauline Rey, présidente du HRun Festival
"Ici, je suis bien moi "
De retour à la buvette, cette notion de bienveillance, de lien humain, parle à Merveille. Elle aussi sert les jus de fruit. Elle veut s'exprimer, et vient à nous.
"Même si on a des problèmes, il ne faut pas laisser tomber. Même si on n'arrive pas comme les autres, on est là pour apprendre. C'est pour ça que l'on est en IME". Merveille, du haut de ses 18 ans, prône la différence. Elle revendique son handicap. Elle ne le cache pas, elle ne se cache pas. "C’est important d’être ensemble, il faut être fier de vivre sa vie et de profiter de ce que l’on a".
Décidément, le vœu d'inclusion de Pauline prend vie.
"On est bien ! Ici je suis bien moi en tout cas. Les gens nous aiment comme des frères et sœurs. C’est comme ça au HRun" s'émeut Merveille.
Les bénéfices de l'association HRun permettront de financer du matériel destiné aux enfants en situation de handicap dans le Loir-et-Cher.