Le festival de techno qui a débuté ce 12 octobre à Salbris veut changer l'image de ce style musical. Loin des abus et des dégâts montés en épingle dans les médias, ce "multison" se veut responsable et familial.
Les murs de son font trembler le sol, la techno pulse, et les festivaliers sont prêts à passer le week-end à danser. Pourtant, selon ses organisateurs, cette fête clandestine organisée dans une friche industrielle n'est pas une rave party, ni un Teknival. Il s'agit d'un festival "multison", une fête revendicative en l'honneur de la culture techno, qui a lieu sur une demi-douzaine de sites du territoire français du 12 au 13 octobre. À Salbris, c'est le terrain de l'ancienne usine d'armement du GIAT qui accueille le multison.
Un arrêté d'interdiction
Cette distinction lexicale n'est cependant pas évidente pour tout le monde. La préfecture du Loir-et-Cher, constatant l'arrivée de "plusieurs centaines de véhicules et un millier de personnes" sur cet ancien site industriel, a publié un communiqué dans la matinée, titré "Teknival à Salbris".
Devant l'absence de déclaration de l'événement, de demande d'autorisation pour occuper le site, ou de concertation avec les services de l'État, le préfet a "enjoint le public à quitter le site" en raison notamment de "risques sanitaires liés à la consommation de stupéfiants, d'alcool et dangers multiples liés au terrain". En outre, précise encore la préfecture, le festival se tient "malgré un arrêté d'interdiction", et ses participants s'exposent "à des poursuites judiciaires".
Une fête sauvage mais "bon enfant"
Rencontré sur place par France 3, le maire UDR (scission ciottiste de LR) de Salbris, Alexandre Avril, tient un discours beaucoup plus apaisé.
"Nous avons été informés entre 4 et 5 heures du matin que des festivaliers commençaient à s'installer sur cet ancien site industriel." Présent dès le début de matinée avec les services de gendarmerie, de la sécurité civile et des pompiers, le maire évoque une ambiance "bon enfant" et salue "l'esprit de responsabilité" des organisateurs.
La musique techno est un genre musical à part entière dans le paysage de la musique, un peu décrié, parfois marginalisé, mais qui me paraît tout à fait intéressant.
Alexandre Avril, maire de Salbris
"Ce que je demande, c'est que le site soit rendu intact, on sera très, très vigilant sur ce point", explique l'édile, ajoutant qu'il a reçu des garanties "très rassurantes" de la part des organisateurs.
De fait, le profil des 1500 festivaliers attendus est bien plus familial que celui des rave qui génèrent tant de tension. "On est là pour prouver que les teufs, ce n'est pas ce qu'on montre à la télé", affirme Teddy, l'un des fêtards, au micro de France 3. Exit les arrestations et les overdoses, place à une fête familiale, consacrée uniquement à l'amour de la musique en plein air.
"On est là pour s'amuser, tout simplement" abonde une festivalière. "On est en pleine nature, quoi de mieux ? Regardez par terre, c'est nickel, il n'y a pas un mégot. Les mégots je les garde dans la poche."
C'est de la fête libre, il n'y a pas d'âge, il n'y a pas de niveau social. On est tous égaux, on est là pour les rires, le partage, pour la liberté !
Une festivalière du festival multison de Salbris
Le festival devrait se poursuivre toute la nuit du 12 au 13 octobre et jusqu'au soir du 13.