Loir-et-Cher : la Toussaint, le temps des retrouvailles pour les forains de Gièvres près de Romorantin

La Toussaint est la journée de célébration des Saints pour les Chrétiens mais c'est aussi pour beaucoup de personnes une journée où l'on prend le temps de rendre hommage aux défunts. En particulier pour la communauté des forains qui se retrouve chaque année à Gièvres dans le Loir-et-Cher.

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C'est un lieu singulier dans la région Centre-Val de Loire. Chaque année, les descendants de plusieurs familles de forains se retrouvent à Gièvres dans le Loir-et-Cher et plus particulièrement au cimetière pour venir y fleurir les tombes de leurs ancêtres. Se croiser dans les allées donne lieu à des retrouvailles. Les poignées de mains et les bises sont chaleureuses et emplies d'émotion. Sur les routes le reste de l'année, c'est pour beaucoup d'entre eux, le seul moment où tout le "clan familial" peut se retrouver.

Puis vient le temps d'aller fleurir les tombes et de se recueillir devant les cavaux familiaux. Certains sont de véritables petits mausolées au marbre sombre et aux parroies vitrées. Et qu'importe s'il pleut où s'il faut avaler des kilomètres pour venir ici, dans le Loir-et-Cher, rendre hommage aux défunts. La Toussaint, c'est sacré, nottament pour David qui est venu du nord de la France. Il a conduit toute la matinée pour être présent aux aurores "juste pour déposer des fleurs" ironise-t'il. Il repartira l'après-midi même.

Fernande, elle, manipule avec une grande méticulosité le balai devant les sépultures. Rien n'est laissé au hasard. Chaque tombe est nettoyée et allègrement fleurie avec des compositions florales aux tons assortis. Fernande n'oublie bien sûr pas de remplir les vases d'eau et positionne de somptueux bouquets d'hortensias de façon à ce que tout soit bien aligné et harmonieux.

"Je n'aime pas les chrysanthèmes, je trouve que c'est triste....et puis ma maman était jeune quand elle est décédée alors je préfère mettre des fleurs fraîches. Je trouve que c'est plus joli et plus réjouissant."

L'attachement des gens du voyage à Gièvres, petite commune de 2600 habitants, remonte à loin, dans le dernier quart du XIXe siècle. Mais ne leur parlez pas de sédentarisation, c'est plus un "point de fixation". Et oui, il faut bien inhumer les morts quelque part.

Les premiers d'entre eux se nommaient Michel Michelet et Marie-Rose Feltin, et s'étaient installés ici l'hiver pour créer une ménagerie. Plus de cent félins s'y reposaient entre la Toussaint et Pâques avant de repartir sur les routes de France. Cette ménagerie a été, selon certains descendants, la plus importante de l'époque à travers toute l'Europe pour maintenir et présenter les animaux originaires d'Afrique. 

"La famille Michelet s'est installée dans les années 1870. Mon arrière-grand-père était dompteur de lions et s'occupait de la ménagerie dont il présentait les animaux. Il y a encore une rue à Gièvres qui s'appelle la rue des lions. Et au fur et à mesure des années, les forains de ces familles se retrouvaient à la Toussaint et aux Rameaux", raconte Alexandre Guillemin, l'arrière-petit-fils de Michel Michelet.

Ce village est donc devenu au fil du temps, un point de rattachement pour ces familles de forains. Entre 60 et 100 personnes sont entérrées ici. Et afin d'être certains de pouvoir reposer auprès de leurs aîeux décédés, plusieurs d'entre eux ont déjà réservés des concessions.

Certains descendants ont tout de même choisi de s'installer à Gièvres. Dans les rues du village,  on découvre que beaucoup de caravanes sont accolées à des maisons traditionnelles. Pas de doute, ils se sentent bien ici comme l'avoue avec le sourire et non sans une certaine émotion, Michèle, qui a conservé une maison secondaire dans ce petit bourg de Loir-et-Cher.

Je pense que c'est un moment de mémoire, de recueillement et de plaisir également. Ce cimetière est particulier, que ce soit l'hiver, l'été ou au printemps, il y a une quiétude que j'adore. Je me sens bien ici et je viens volontiers m'y promener.

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