Loir-et-Cher : à Saint-Aignan, la propriétaire d'un gîte invite des soignants pour un moment de répit loin du Covid

Pour le personnel de santé, ces derniers mois de crise sanitaire ont été très éprouvants. Pour leur mettre un peu de baume au coeur, la propriétaire du Clos Saint-Aignan a invité une équipe de soignants en soins palliatifs sur son domaine. L'occasion de profiter d'une pause bien méritée.  

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Sur les grandes tables de jardin, quelques bouteilles de vin ont pris place à côté des chips et des petits fours. C'est l'heure de l'apéro au Clos Saint-Aignan, gîte coquet du Loir-et-Cher.

Mais cette fois-ci, sa propriétaire Véronique Latreuille n'accueille pas des convives comme les autres. Le temps d'une journée, elle a décidé d'inviter dix soignants du service de soins palliatifs de l'hôpital de Vierzon pour leur offrir un moment de répit, loin des préoccupations liées au Covid-19. 

"C'est un métier qui est particulier. On accompagne la mort et c'est prenant. Du coup, c'est important de souffler. Et j'ai un lieu que je peux mettre à leur disposition, alors je le fais", explique cette généreuse hôte, qui a elle-même envisagé dans le passé de travailler auprès des personnes en fin de vie. 

Et l'initiative plaît : "aujourd'hui, on mange et on boit !", plaisante l'une des invitées. "Et on ne parle pas de boulot !", renchérit une autre. Tous vaccinés ou en possession d'un test PCR négatif, les membres de l'équipe en ont profité pour tomber le masque. Leurs enfants quant à eux n'ont pas pu résister à l'envie de piquer une tête dans la piscine. 

Des mois épuisants pour les soignants

Denise Giraud, infirmière, profite de cette journée ensoleillée pour se ressourcer.

Les familles sont déjà très éprouvées par les soins palliatifs de leurs proches. Et quand il y a le Covid qui se rajoute par-dessus, c'est vraiment très difficile. On a eu des moments compliqués. Surtout que cette maladie peut emmener les gens en 48 heures.

Denise Giraud, infirmière en soins palliatifs à l'hôpital de Vierzon.

Pour certains soignants, la charge émotionnelle est parfois lourde à porter au quotidien. Et il n'est pas toujours facile d'en parler à ses proches à la maison.

"Ma famille n'a pas souhaité venir aujourd'hui à Saint-Aignan, car elle savait qu'on allait se retrouver entre gens de l'hôpital et qu'on allait parler de l'hôpital. Ce moment entre collègues nous permet de nous vider et de parler de ce qu'on vit", confie Karine Forest, également infirmière.

Cette journée de détente s'est terminée en musique, au son de la guitare. "Dans le refrain de cette chanson, il est dit que la douleur est cyclique, comme une roue qui tourne : de gare en gare et de port en port, la douleur passera", explique Francesca, référente Covid au sein de l'hôpital. Un doux message d'espoir pour la profession.

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