Un désaccord autour de la fusion de quatre clubs de foot du Loir-et-Cher pourrait laisser 300 licenciés sur la touche

Quatre clubs de foot du Loir-et-Cher devaient fusionner mais l’un d’entre eux a changé d’avis. La nouvelle structure ne peut pour l’instant pas s’affilier à la fédération française de football. Pire, tous risquent d’être dissous.

Depuis la crise du Covid, les clubs sportifs souffrent de la baisse du nombre de leurs licenciés. Un constat qui n’épargne pas le football amateur et amène les dirigeants de clubs à chercher des solutions. C’est dans cette démarche, au départ constructive, qu’a été pensée il y a un an l’Union Sportive Petite Beauce, un projet de fusion-création qui ambitionne de regrouper le club sportif oucquois de football, l’Entente Marchenoir-Saint Léonard, l’Entente Villetrun-Coulommiers-Rocé-Faye et l’Union Sportive Selommoise. "On avait lancé une réunion d’informations pour discuter de la situation des clubs dans les villages ruraux", explique Jean Lopes, le président du club de Oucques. "On a regardé les possibilités qu’il y avait et on a demandé si des clubs étaient intéressés pour faire une fusion dans le nord du département."

Cela devait donc être un projet fédérateur, mais le rêve est en train de virer au cauchemar. Les clubs, constitués en associations, enclenchent les démarches en vue de la fusion. "Tout a été fait dans les règles : assemblées générales de dissolution avec votes, assemblées générales de création avec vote, élection du comité directeur, etc.." explique Jean Lopes, qui a été élu président de cette nouvelle association. Aucun problème également du côté des quatre mairies qui ont validé le projet. Idem pour les SIVOS (Syndicat Intercommunal à Vocation Scolaire) et SIVOSE (Syndicat Intercommunal à Vocation Sportive et Éducative) ainsi que pour le district du Loir-et-Cher et la Ligue du Centre qui ont tous donné leur feu vert à la nouvelle structure.

Dissolutions des clubs historiques et absence d’affiliation du nouveau club à la FFF

Il ne reste plus qu'une étape : obtenir un numéro d'affiliation FFF afin de pouvoir lancer le club et enregistrer les licenciés. Pour cela, chaque club doit approuver la fusion via la plateforme web FootClubs qui sert également à enregistrer les licences et engager les équipes dans les compétitions. "Mais le président du club de Selommes, qui était favorable à la fusion et qui a été élu dans le comité de direction de l'Union Sportive Petite Beauce, a soudainement retourné sa veste et veut conserver l'US Selommes. Du coup il se refuse à valider la fusion", déplore Jean Lopes.

Le problème est que la date limite pour demander une affiliation auprès de la FFF est le 1er Juillet. Après cette date, l'US Petite Beauce ne pourra pas avoir de licenciés. Et les quatre clubs historiques ayant voté leur dissolution en vue de la fusion, il n’est plus possible de faire machine-arrière. Chacun d’entre eux risque donc de disparaitre et 300 licenciés pourraient se retrouver sur la touche la saison prochaine. "Le District lui a signifié (ndlr : au président de l’US Selommes) que l'US Selommes allait être dissoute comme les autres clubs et qu'il ne pourrait pas engager d'équipe. Mais il reste sur ses positions", regrette le président de l'US Petite Beauce, qui craint pour l’avenir des joueurs et des dirigeants. "Je ne dors quasiment plus. Je passe mon temps là-dessus parce que derrière, il y a tous les licenciés qui comptent sur nous. Nous avons aussi recruté un responsable sportif à temps plein qui doit entrer en formation à Clairefontaine mardi prochain. Il a peur d’être exclu de la formation si on n’est pas affiliés à la FFF. C’est aussi un emploi qui est en jeu."

Imbroglio autour des procès-verbaux

Contacté, le président du club de Selommes nie avoir changé d’avis en cours de route. Il dit avoir toujours été contre la fusion. "Pour moi ça aurait acté la disparition de l’US Selommes. Une fusion c’est compliqué, c’est une perte d’identité. C’est un club qui existe depuis 1923, qui est donc bientôt centenaire. Symboliquement c’est fort", explique-t-il.

Sollicité par des licenciés, il a tout de même consenti à soumettre au vote le projet. Un vote qui pour lui, visait simplement à demander l’avis des adhérents. "C’était un vote, pas une assemblée générale", martèle Michel Anglarex. "Et ce n’est pas moi qui ai signé le procès-verbal à l’issue, c’est le vice-président". Il reconnait que sur le contesté document figure bien la dissolution du club mais selon lui, "le vice-président n’a pas mesuré" que cela la rendrait effective.

Pour l’instant, aucun des quatre clubs n’a déposé son pv en préfecture, mais trois d’entre eux le feront le 30 Juin prochain. Seul Michel Anglarex n’a pas l’intention de déposer ce document qu’il conteste. "Ça a pourtant été voté, c’est donc une obligation de chaque club d’envoyer ses pv", argue Jean Lopes. Le président de l’US Selommes, lui, dénonce "une pression", convaincu que si personne ne dépose en préfecture, "les clubs pourront poursuivre chacun de leur côté" et même rester affiliés à la fédération.

Face à cette impasse, une réunion de médiation était organisée ce dimanche 26 juin à la mairie de Selommes. "Je veux que juridiquement ce soit tranché", y a déclaré Michel Anglarex. "Si toutes les instances me prouvent que le document qu’on a rédigé est un procès-verbal de dissolution, je l’appliquerais. Je ne me mettrais pas hors-la-loi et je ne veux pas laisser les licenciés sur le carreau", consent-il. Seulement le temps presse. La date limite pour demander l’affiliation à la fédération française de football est en effet le 1er juillet.

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