Bruno le Maire et Bernard Arnault en visite à Vendôme, en plein mouvement social dans le groupe LVMH

Le ministre de l'Économie et le PDG de LVMH seront dans le Loir-et-Cher ce mardi 22 février pour inaugurer officiellement deux ateliers Louis Vuitton installés près de Vendôme. En réponse au mouvement social qui agite le groupe, la CGT du Loir-et-Cher a appelé à un rassemblement.

Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire a annoncé qu'il se rendrait ce mardi 22 février à Vendôme et Azé, au nord du Loir-et-Cher, en compagnie du patron de LVMH et première fortune française, Bernard Arnault.

Vuitton et Vendôme, une histoire d'amour discrète et lucrative

Ce déplacement sera consacré à "l'inauguration officielle des deux derniers ateliers Louis Vuitton" que la marque de luxe a installés dans et autour de Vendôme. Depuis 2018, le fabricant a en effet investi dans le Loir-et-Cher en installant un premier site dans le quartier Rochambeau, et un second dans la commune d'Azé, au nord-ouest de Vendôme. Il s'agit donc de mettre en valeur l'implantation locale du groupe, qui a engrangé un bénéfice record de 12,04 milliards d'euros en 2021 et promis de recruter 25 000 personnes dans le monde, dont 16 700 en France en 2022.

Le chef d'entreprise et le ministre se rendront d'abord sur ce second atelier, nommé L'Oratoire, où travaillent déjà 150 personnes et qui se destine à faire travailler 400 employés à terme. En effet, depuis quelques années, LVMH renforce discrètement sa présence dans cette sous-préfecture de 16 000 habitants et les environs, à grands renforts de promesses d'emplois et d'achats immobiliers. En février 2021, le groupe de luxe était même allé jusqu'à acheter le nom de la ville, ou plutôt le droit, pour "seulement" 10 000 euros, de l'utiliser dans sa maroquinerie de luxe, notamment des bottines à 1180 euros la paire.

Les syndicats appellent à débrayer

Pourtant, tout n'est pas rose dans le monde du luxe, et cette visite arrive alors qu'un mouvement social traverse certains ateliers de la marque. Depuis le début du mois de février, des syndicats appellent au débrayage dans cinq des dix-huit maroquineries Louis Vuitton. Ils dénoncent en particulier des salaires bas, et des conditions de travail difficiles.

Il s'agit d'un événement rare dans le groupe LVMH, généralement discret sur la question des conditions de travail. La CGT et la CFDT pointent notamment la "pression exercée sur les salariés" et des "cadences beaucoup trop importantes" dans les ateliers. Les salariés des deux sites d'Issoudun et de Condé, dans l'Indre, avaient participé à ce mouvement.

"Augmenter les salaires et les minimas sociaux"

Ce 22 février, la CGT du Loir-et-Cher a donc appelé à un rassemblement à 11h dans le quartier Rochambeau, près de l'atelier où Bernard Arnault et Bruno Le Maire doivent terminer leur visite en compagnie de l'ancien maire et actuel député Pascal Brindeau (UDI) et du PDG de Vuitton Michael Burke.

Les syndicats s'opposent notamment à l'accord que tente de négocier la direction, en particulier autour de l'annualisation du temps de travail : si cette mesure était adoptée, les heures supplémentaires des employés au-delà d'un certain seuil ne leur seraient versées qu'en fin d'année.

"Augmenter les salaires et les minimas sociaux d'au moins 400 euros, c'est indispensable pour bien vivre" selon la CGT du Loir-et-Cher, dans un contexte d'augmentation générale du coût de la vie. Le syndicat exige l'ouverture de négociations immédiates sur "la revalorisation salariale significative des salaires, pensions et minimas sociaux", "l'égalité salariale et professionnelle femmes - hommes" et "la reconnaissance des qualifications".

De son côté, en 2021, le groupe LVMH a enregistré une hausse de 44% de son chiffre d'affaires qui atteint désormais 64,2 milliards d'euros et un résultat net sans précédent. Le groupe de Bernard Arnault a promis de proposer une augmentation de 66% des dividendes touchés par ses actionnaires dès le mois d'avril (de 6 euros à 10 euros par action).

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