Au Centre pénitentiaire de Saran, des moutons en éco-pâturage participent depuis le mois de juin à l'entretien de la pelouse. Le 30 août, une note de service a déclenché l'étonnement en indiquant que les agents devaient également garder l'oeil sur les ovins.
Les surveillants pénitentiaires vont-ils devoir se trouver une crosse de berger ? Depuis le mois de juin 2019, les paisibles ovins entretiennent par leur présence les abords de la prison. Cet éco-pâturage a cependant ses failles : cet été un des moutons du troupeau d'une douzaine de bêtes est resté 48 heures avec une patte cassée avant de recevoir des soins.
C'est pourquoi, le 30 août, une note de la direction demande aux agents de surveillance d'effectuer un "contrôle visuel" des moutons et de leur état de santé lors de leur ronde, comme le rapporte, amusé, Aymeric Regneau, du syndicat CGT. Les surveillants devront également "faire remonter immédiatement" toute anomalie, d'après la note.
"On n'est pas là pour garder les moutons"
Une information qui n'a pas fait rire tout le monde, puisque le syndicat FO voit d'un mauvais oeil cette tâche supplémentaire dans l'emploi du temps des agents. "Ça nous choque ! On est surveillants surveillants pénitentiaires, on n'est pas là pour garder les moutons", s'est agacé auprès de France Bleu Pascal Sabourault, délégué régional du syndicat.De son côté, le centre pénitentiaires évoque une incompréhension dans son mode de communication. La direction se veut rassurante : il s'agit seulement d'appeler à la vigilance de tous pour garder les moutons en bonne santé.