Ce jeudi 4 août 2022, 40 ans jour pour jour après la dépénalisation de l'homosexualité en France, la Première ministre s'est rendue à l’association LGBT+ d'Orléans, le GAGL45 (Groupe Action Gay et Lesbien du Loiret). Elisabeth Borne est venue faire des annonces pour la lutte contre les discriminations homosexuelles. Une visite qui s'est faite dans un contexte polémique.

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Mercredi 3 août en fin de journée, l'annonce du déplacement d'Elisabeth Borne à Orléans tombait dans les médias. Dans le communiqué émanant de Matignon, on apprend que la Première ministre vient marquer les 40 ans de la dépénalisation de l'homosexualité en France et qu'elle devrait faire des annonces. Cette venue intervient, alors que la situation entre le gouvernement et la communauté LGBT+ est tendue. Une partie de l'opposition de gauche a même interpellé Élisabeth Borne sur la présence de ministres qui "enchaînent les déclarations homophobes et sexistes" . Deux députées NUPES ont demandé leur "limogeage" mardi 19 juillet pendant les questions au gouvernement. Ces députées faisaient notamment référence à Caroline Cayeux, la ministre des Collectivités territoriales, et ses propos passés sur le mariage pour tous. Cette dernière, en tentant de faire son mea-culpa, a remis de l'huile sur le feu. En juillet dernier, elle a déclaré qu'elle avait “beaucoup d'amis parmi ces gens-là”. Une phrase qui n'a pas manqué de faire réagir la communauté homosexuelle. La classe politique s'est également insurgée. Des députés et des collègues du gouvernement  l'ont vivement critiquée. Face aux réactions, l'élue de 73 ans a de nouveau présenté ses excuses, en jurant qu'elle ne “pensait pas” ce qu'elle avait dit.

Dans ce contexte brûlant, la venue de la Première ministre dans une association LGBT+ a suscité beaucoup de réactions, notamment sur les réseaux sociaux. Sur Twitter une vague de critiques acerbes défilent. "Si c'est pas pour annoncer la démission de Caroline Cayeux, c'est pas la peine de se déplacer"  dit un twitto. "Cayeux, Béchu, Darmanin, Lecornu démission" écrit une autre internaute. 

"La visite sera mal venue si ça ne débouche pas sur du concret" 

Johan Yager est co-président de l'association LGBTI Touraine, et son regard est moins tranché que les internautes "C'est une bonne chose que la Première ministre se déplace à Orléans pour célébrer cet anniversaire historique. En revanche, il faut que son passage aille au-delà des beaux discours, on réclame du fond. Le quinquennat précédant, le Plan national d'actions pour l'égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023, a été lancé, mais il n'est pas assez poussé. La visite sera mal venue si ça ne débouche pas sur du concret". À quelques kilomètres de Johan Yager, à Orléans, Michel Navion de l'association SOS Homophobie, partage les mêmes idées " En tant que Première ministre, ça visite est nécessaire pour faire oublier les cafouillages de Madame Cayeux , ceci- dit, les actes seraient encore mieux. Les discriminations et l'homophobie restent assez ignoré par le gouvernement." 

La nomination d'un " ambassadeur aux droits LGBT+"

 Après notre entretien avec Johan Yager et Michel Navion, la Première ministre annonçait lors de son allocution à Orléans, ce jeudi 4 août 2022 qu’un "ambassadeur aux droits LGBT+" serait nommé "avant la fin de l’année".

Un fond de trois millions d’euros serait également crée pour financer de nouveaux centres LGBT+. 

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