L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé avoir été mise en examen, le 5 décembre, pour "tromperie" dans l'affaire du Levothyrox, ce médicament conçu contre les problèmes de thyroïde.
Un mois et demi après la mise en examen du groupe pharmaceutique Merck, qui possède un site de production dans le Loiret à Semoy, pour "tromperie aggravée", c'est au tour de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ASNM), d'être également mise en examen pour "tromperie".
Au cœur de l'affaire, le changement de composition du Levothyrox, arrivée en France en mars 2017. Le groupe Merck avait changé les excipients de son médicament, utilisé par 2,5 millions de personnes en France et conçu pour lutter contre des problèmes de thyroïde.
Mais de nombreux patients se sont plaints d'effets secondaires : crampes, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux. En 2018, le parquet de Marseille ouvre une enquête pénale.
Des indices "graves et concordants"
Les juges estiment qu'il existe des "indices graves et concordants" qui laissent à penser que l'Agence du médicament ait participé au délit, selon la définition de la mise en examen. Ce que l'Agence dément : "L'ANSM n'a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox et se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients", assure-t-il dans un communiqué diffusé lundi soir.
Elle "apportera sa pleine contribution à la manifestation de la vérité, mais conteste fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n'a été commise", estime-t-elle.
En juin 2019, elle avait mené une étude sur plus de deux millions de patients et avait estimé que le passage à la nouvelle formule n'avait pas engendré de "problèmes de santé graves".
Avec AFP