"C'est un prédateur sexuel d'animaux", le dog-sitter de 26 ans s'en prenait aux chiens dont il avait la garde

Jugé pour atteintes et sollicitations sexuelles sur des animaux, un Orléanais de 26 ans a été condamné le 2 avril par le tribunal de Nevers (Nièvre) à 18 mois de prison, dont dix mois sous bracelet électronique. Il s'en est pris au chien dont il avait la garde.

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Le jugement a été rendu tard dans la soirée. Un homme, originaire d’Orléans, comparaissait le 2 avril devant le tribunal judiciaire de Nevers (Nièvre), pour des actes de zoophilie. Âgé de 26 ans, le Loirétain était un dog-sitter. Il proposait de garder des chiens en l’absence de leurs propriétaires. Il a été reconnu coupable d'atteintes sexuelles et de sollicitations sexuelles sur les animaux. Il a été condamné à 18 mois de prison dont 10 mois fermes, sous bracelet électronique et 8 mois de sursis probatoire. Il a également écopé d'une obligation de soins et de travailler pour indemniser les victimes.

Pendant l'audience, le mis en cause a reconnu les faits, sans arriver à expliquer ses gestes. “Je sens un besoin de comprendre ce qui lui a permis de passer à l’acte. Avant même l’audience, il avait déjà mis en place le suivi psychologique, estime Maître Nathalie Bouvier-Longeville, avocate de la défense qui regrette la peine ferme. “Je n’ai jamais été l'avocat de l'agresseur sexuel de quelque nature que ce soit. Moi, je suis toujours en position de victime. En tant que victime, j'attendrai d'un agresseur pédophile qui puisse dire “oui, j'ai un problème et j'ai envie de m'en sortir. Ça, je ne l'ai jamais entendu d'un pédophile. , cet homme, il a 26 ans, et il dit je veux comprendre pourquoi je suis comme ça. Pour moi c’est encourageant".

"Une peine sévère"

“Je suis particulièrement contente que le tribunal n’ait pas cru à la thèse de la pulsion sur un seul animal et qu’il ait pris conscience de la perversité de la déviance de cet homme qui pratique un acte irrégulier", réagit pour sa part Maître Caroline Lanty, avocate de deux parties civiles, One Voice et le refuge de Beauregard. "C'est une peine sévère qui, avec les peines complémentaires, protège bien les animaux. 

L'Orléanais a interdiction définitive d'exercer à titre professionnel ou bénévole les activités de dog-sitter. Il n'a plus le droit de détenir des animaux, quels qu’ils soient. Son chien, Tokyo, a été confisqué et confié au refuge de Beauregard. Il est inscrit sur le Fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. Il devra payer un euro de dommages et intérêts aux associations de protection animale. Il devra, par ailleurs, rembourser les frais d'avocats.

Il ne devrait pas faire appel de ce jugement. Ce qui lui importe maintenant, c’est de redevenir un homme lamba, qui travaille. Il a 26 ans, il a encore toute sa vie devant lui pour démontrer qui il est, juge Nathalie Bouvier-Longeville. 

Il se filmait avec un masque de chien

Le mis en cause avait pris l’habitude de se filmer, en plein acte, en portant un masque de chien pour préserver son anonymat. Il déménageait souvent, se déplaçant en caravane. Selon la République du Centre, des signalements ont été faits à Lille, à Toulouse, à Grenoble, à Saint-Malo mais aussi en Belgique. "C’est un prédateur sexuel d’animaux", résume Jessica Lefèvre-Grave, directrice des relations externes et des investigations de One Voice. Il s’attaquait surtout aux grands chiens.

Il est arrêté en février 2024, alors qu’il est installé à la Machine (Nièvre). Un propriétaire de chien porte plainte après le changement de comportement de son animal, suite à son séjour entre septembre et décembre 2023. L’autre signalement vient d’une femme habitant en Corse. Il lui aurait proposé de l’initier à des pratiques zoophiles, après être rentré en contact via un site internet, dédié aux animaux, selon le Journal du Centre. Lors de ces auditions devant les gendarmes, l’homme reconnaît les faits.

Une autre plainte en 2022

One Voice a déjà eu affaire à cet homme. Il y a deux ans, elle est alertée par plusieurs personnes dont une bénévole de l’association grenobloise, Mi-chien mi-loup qui lui envoie des captures d’écran de photos, de vidéos et de conversation. "Il demande à la lanceuse d’alerte de lui envoyer des vidéos et des photos du sexe de son chien, et pire encore, de lui confier son animal pour l’agresser sexuellement à son tour", raconte l’association.

En juin 2022, une plainte est déposée en juin au tribunal judiciaire de Bourges. Aujourd’hui, ces faits ne sont pas encore jugés. "Notre plainte est passée de tribunal en tribunal au gré des signalements", explique l’association dans un communiqué. La justice pourra se pencher sur cette affaire, une fois le procès de Nevers terminé.

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