Communes débordées, doses insuffisantes : démarrage houleux pour la campagne de vaccination au covid-19 dans le Loiret

La vaccination a commencé en Centre-Val de Loire ce lundi 18 janvier dans un contexte compliqué: certaines communes, désignées comme centre de vaccination, n'ont pas reçu assez de doses, quand d'autres se retrouvent complètement dépassées sous les demandes de rendez-vous.

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"Quand j'ai proposé notre aide" dans la "guerre" contre le covid, "je n'aurais jamais pensé qu'on se retrouverait tout seuls au front !" Carole Canette, la maire de Fleury-les-Aubrais, ne décolère pas face au manque d'assistance que reçoit la commune, désignée comme l'un des cinq centres de vaccination du Loiret, et l'un des deux seuls de l'agglomération orléanaise.

"Aujourd'hui, les services de la mairie se retrouvent mobilisés pour gérer un flux qui représente cinq fois la population de ma commune !" Sur les réseaux sociaux, l'élue a redoublé les appels à volontaires parmi les professionnels de santé pour procéder aux vaccins, tout en saluant l'engagement des pompiers du SDIS aux côtés des services municipaux.

En effet, depuis la désignation de Fleury-les-Aubrais comme centre de vaccination, la maire se désole de voir retomber sur ses services la recherche de personnel médical, la gestion des rendez-vous, mais aussi l'achat de provisions comme des pansements ou des tensiomètres. Or ces mêmes services, renforcés par la réserve communale, sont déjà "ultra-mobilisés" sur d'autres sujets, notamment celui du maintien des écoles.

Et les surcoûts, ajoute la maire, vont devoir s'appliquer aux finances fleuryssoises alors que l'aire de distribution de la commune excède largement ses limites, même si un remboursement lui a été promis.

Pour ajouter à la confusion, une centaine de personnes, après avoir appelé la plateforme régionale, se sont présentées sans rendez-vous au centre de vaccination de Fleury-les-Aubrais ce lundi 18 janvier, et ont donc eu la mauvaise surprise d'être refoulées. "L'État ne peut pas nous laisser dans cette panade", insiste Carole Canette, qui espère voir une meilleure solidarité entre l'État et les collectivités locales dans la réquisition du personnel médical et administratif.

Le site de réservation pris d'assaut

De fait, si certains centres de vaccination dans le Centre-Val de Loire se sont retrouvés débordés, c'est parce que la demande en vaccins est bien présente, malgré un retard dans les livraisons de Pfizer. A Montargis, le site de réservation Doctolib a été "pris d'assaut" selon le maire, Benoît Digeon. "En deux jours, les 1800 places ont été prises directement, et maintenant le planning est complet jusqu'au mois de février", note le maire, qui espère doubler le rythme des vaccinations à partir du mois prochain.

En effet, seules 630 doses du vaccin Pfizer ont été livrées ce lundi 18 janvier, alors que le maire avait organisé le centre de vaccination pour recevoir deux fois plus de personnes sur la première semaine. Un retard qui "limite nos capacités de vaccination", regrette l'élu. "On avait prévu d'arriver au 30 juin avec 30 000 doses distribués, donc 15 000 personnes vaccinées, là nous serons probablement plus proches des 11 000."

Pour faire face à d'évenuels bugs sur les plateformes de réservation, la communauté d'agglomération montargoise a instauré un système de quotas permettant à chaque commune de recevoir un nombre de doses proportionnel à son poids démographique. Les premiers vaccinés du Montargois seront donc 67 personnes âgées tirées au sort au sein de la commune d'Amilly.

La campagne de vaccination, "une course de fond"

A Beaugency, la question de l'organisation ne s'est pas posée, et pour cause : la ville n'a finalement pas été retenue par la préfecture du Loiret comme centre de vaccination. Les habitants devront donc patienter, ou se rendre dans l'un des centres les plus proches, tous situés à une trentaine de kilomètres. Pour le docteur Laurent Jacob, qui a recruté trois secrétaires médicales en prévision des vaccinations, la décision de la préfecture est discutable, voire dangereuse : "Beaucoup de ces personnes n'iront pas se vacciner, d'autant qu'on leur conseille de ne pas conduire du fait de la dangerosité de la conduite à partir d'un certaine âge." L'hôpital comptait vacciner 2000 personnes de plus de soixante-quinze ans, mais devra finalement se limiter au personnel de santé et aux pompiers âgés de plus de cinquante ans.

Face à l'agacement ou à l'impatience des élus et des médecins, l'Agence régionale de santé (ARS) préfère voir le verre à moitié plein. "Le fait est qu'il y a énormément de demandes, ce qui est un points positif lorsqu'on voit qu'il y a encore quelques semaines, beaucoup de gens appelaient à refuser la vaccination", tempère Christophe Lugnot, directeur de cabinet à l'ARS. Le choix des centres de vaccinations et des doses allouées, explique-t-il, s'est fait "de manière proportionnée, en fonction des doses dont nous diposions".

Malgré le retard de livraison du vaccin Pfizer, l'augmentation de la production et l'arrivée prochaine du vaccin Moderna devrait permettre d'adoucir l'écart entre les demandes de vaccin et les doses disponibles. "Il n'a jamais été question de vacciner l'intégralité de la population concernée, à savoir les personnes de plus de 75 ans, en deux ou trois semaines", insiste Christophe Lugnot. "Ça a toujours été une course de fond." Et malgré quelques cafouillages dans l'organisation, l'ARS prédit que les choses pourraient rapidement rentrer dans l'ordre.

 

 

 

 

 

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