Confinement : 40% des faits de violence enregistrés dans le Loiret en 2020 sont des violences intrafamiliales

Comme partout en France, le Loiret a enregistré une hausse significative et inquiétante des violences conjugales et intrafamiliales en 2020. Un chiffre qui doit beaucoup aux confinements successifs imposés par la crise du coronavirus.

C'est le chiffre qui prend à la gorge, au milieu d'un bilan par ailleurs plutôt positif. Selon les chiffres annuels de la délinquance publiés par le département du Loiret, 40% de l'ensemble des faits de violences enregistrées en 2020 sont des violences intrafamiliales.

Les violences conjugales en hausse dans toute la France

Ces violences au sein du foyer ont "augmenté de 15,6%, passant de 2 359 faits constatés en 2019 à 2 728 en 2020. Ce sont très majoritairement des violences conjugales (88% des faits en 2020)" précisent les autorités départementales, qui parlent d'une "hausse préoccupante". Seule et bien maigre consolation, le bilan annuel fait cependant état de faits de violences "moins graves" que d'ordinaire.

La hausse des violences intrafamiliales, et particulièrement des violences conjugales, est une problématique sur laquelle les associations féministes et de défense des victimes ont soulevé dès mars 2020. La cohabitation forcée et permanente des victimes et des bourreaux a entraîné avec elle une hausse de 40% des signalements pour violences conjugales au niveau national, lors du premier confinement. Lors du second confinement, l'augmentation enregistrée était de 60%.

Un décalage entre les "annonces" et "l'effectivité"

Sur l'impulsion de l'ancienne chargée de l'égalité hommes-femmes, le gouvernement avait commandé un rapport sur le sujet, rendu en juillet 2020, et qui s'intéressait également aux moyens employés pour contourner la prison du confinement.

"Les moyens de communication "silencieux" ont connu un essor exceptionnel ; les tchats de la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles "Arrêtons les violences" ont été multipliés par 4,4 par rapport à 2019 pour tous les faits de violences et par 17 pour les faits de violences intrafamiliales" relève dans ce document Elisabeth Moiron-Braud, secrétaire générale de la MIPROF.

"L’identification de lieux  "refuges" tels que des centres commerciaux et les pharmacies a permis de pallier la fermeture ou la réduction de l’activité des lieux d’accueil, d’orientation et d’accompagnement habituels" écrit également l'autrice, qui estime que ces moyens "ont fait la preuve de leur efficacité et sont aujourd’hui bien identifiés par tous les acteurs aux niveaux national et local."

Une enquête menée par France Info dresse cependant un constat bien moins positif, relevant des "attitudes disparates" des services de police face aux situations de violences et "un décalage entre l’annonce faite par le gouvernement et l’effectivité du dispositif dans les pharmacies".

 

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