Coronavirus : des mesures sanitaires et alimentaires pour les chauffeurs routiers en Centre-Val de Loire

Essentiels pour acheminer aliments et médicaments, les transporteurs routiers continuent de travailler mais souffrent parfois d’un manque de sites pour se restaurer ou se laver. Des mesures ont été prises en Centre-Val de Loire, en plus des décisions nationales, pour améliorer la situation.

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Avec les soignants, les policiers, les caissiers, les transporteurs routiers font partie de ces métiers aujourd’hui indispensables, notamment pour acheminer d’une part les denrées périssables vers les supermarchés, d’autre part les produits pharmaceutiques et médicaments à destination des hôpitaux et pharmacies.

Mais avec la fermeture de tous les sites non essentiels, la situation est "compliquée" actuellement, comme nous l'explique Mathieu Lévèque, transporteur basé à Vierzon.

"Ce sont des héros"

Le point crucial à améliorer, d’après lui, ce sont les lieux ouverts pour que les routiers puissent s’alimenter et se laver. "On leur offre plus de douches et plus de repas, mais c’est encore trop succinct." Il en appelle d’ailleurs à un plus grand respect envers les routiers. "Ce sont des héros."

"On a des clients aussi qui jouent le jeu en ouvrant leurs sanitaires et leurs douches, mais pas tous", souffle-t-il.


Ils s’entraident aussi entre transporteurs, pour offrir douches et cafés sur leurs sites respectifs. "Ce virus-là, faut être tout le temps propre."

Électricité et douches au Pôle 45

Consciente de leur rôle essentiel, l’administration multiplie les mesures pour "assurer le maintien de cette activité et la protection de ces personnels". 

Localement, la préfecture du Loiret a accordé une dérogation pour permettre l’installation d’électricité au Pôle 45, un groupement d’entreprises comprenant des transporteurs, situés entre Saran et Ormes. Le Conseil départemental a, quant à lui, procédé à la mise en place de douches pour les routiers
Au niveau national, le Ministère de la Transition écologique et solidaire chargé des transports a demandé l’ouverture des stations-services, des aires de repos, des sanitaires ainsi que des restaurants routiers en vente à emporter.

Sur le site Bison Futé, deux cartes destinées aux transporteurs référencent d'ailleurs les aires de repos et de services accessibles sur le réseau routier national, ainsi que les centres techniques pour les poids lourds.

Un foodtruck pour routiers

Les initiatives viennent parfois aussi du privé comme de Vinci Autoroutes. Sur l’aire de Tours - La Longue Vue (A10 sens Paris-Province), mercredi 1er avril au soir, 58 repas chauds ont été offerts aux routiers de passage.

Le food truck devrait encore être présent jeudi et vendredi soir (18h-21h).
 
Le groupe a par ailleurs mis en ligne une carte à destination des chauffeurs routiers pour leur indiquer quelles aires appartenant à Vinci sont ouvertes ou fermées. 

Un site internet pour avoir des masques

Au niveau régional, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logements (DREAL) a également mis en ligne une rubrique spécifique COVID 19 sur son site internet.

L’objectif est de répondre aux interrogations pratiques des routiers, comme où faire un contrôle technique pendant la crise sanitaire, quelles sont les dérogations  de circulation en vigueur actuellement, quelles sont les mesures de soutien aux entreprises.

Plusieurs outils téléphoniques et numériques ont été mis en place par ailleurs :
  • La plateforme stopcovid19.fr pour s’approvisionner en masques alternatifs
  • La boîte mail servicestrm@developpement-durable.gouv.fr pour faciliter l’acheminement des marchandises pendant cette crise
  • Un numéro vert ouvert 7j/7j, de 9h à 18h à disposition des transporteurs : 0805 040 140

Crainte de saturation

Interrogé pour savoir si ces mesures étaient attendues des routiers, Mathieu Lévèque, avoue ne pas être au courant de l’existence de ces derniers outils.

Stopcovid19.fr, je n’en ai pas entendu parler. Si ça marche, ce serait bien. Si ce n’est pas saturé.


Pour sa part, il a déjà commandé 3 000 masques qu’il devrait avoir sous dix jours. "Les masques pour l’instant, on n’en a pas."

"Je me suis battu pour avoir un bidon de 5L"

Comme n'importe quel citoyen, les transporteurs routiers doivent d'ailleurs respecter les gestes barrières. Au niveau national, il est exigé dans chaque véhicule la présence d’une réserve d’eau, de savon ainsi que de serviettes à usage unique voire des solutions hydroalcooliques.

Est également requise la mise à disposition de gels hydroalcooliques sur les lieux de chargement et de déchargement lorsque les points d’eau font défaut. 

Une bonne obligation pour Mathieu Lévèque, pour qui le gel hydroalcoolique, "c’est primordial, nécessaire et impératif". Mais ce n’est pas si simple d’en avoir rapporte-t-il : "je me suis battu pour récupérer un bidon de 5 litres, il part à vu d’œil, après je n’ai rien en stock."
 
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