En mars 2020, Marion Sicot portait plainte contre son ex-manager pour harcèlement sexuel. En plus de l'enquête pénale, il est désormais visé par une procédure disciplinaire.
L'Union cycliste internationale (UCI) a annoncé ce vendredi 9 octobre l'ouverture d'une procédure disciplinaire pour "harcèlement" contre le Belge Marc Bracke, l'ancien manager de la coureuse orléanaise Marion Sicot.
Suspendue depuis un contrôle positif à l'EPO (un produit dopant) en 2019, Marion Sicot avait fini par avouer en mars 2020 s'être injecté le produit dans l'espoir de regagner la confiance de son manager, sur le plateau de Stade 2. Elle avait alors raconté sa mise à l'écart parce qu'elle avait décidé, au printemps 2019, d'arrêter d'envoyer à Marc Bracke des photos d'elle en sous-vêtements, comme il le lui avait demandé plusieurs fois depuis octobre 2018, au prétexte de contrôler son poids et sa forme physique.Marion Sicot avait finalement porté plainte pour harcèlement sexuel en mai 2020, obtenant l'ouverture d'une enquête pénale. En plus des échanges tenus sur whatsapp entre 2016 et 2019, le camp Sicot a joint à la plainte des attestations de professionnels du cyclisme selon lesquels la méthode Marc Bracke n'a aucun intérêt sportif, parce que les images peuvent être retouchées et que les variations ne se voient pas à l'oeil nu. Le parquet de Montargis a été chargé du dossier.
Avant Marion Sicot, Sara Youmans
Saisie "d'allégations de harcèlement rapportées par deux coureuses", la commission d'éthique de l'UCI a estimé que les violations du code d'éthique étaient suffisantes pour enclencher une procédure de son côté. Les sanctions de l'UCI peuvent aller d'une amende "jusqu'à hauteur d'un million de francs suisses", ou à l'interdiction de prendre part à toute activité liée au cyclisme, sans précision de durée.
En plus du cas de Marion Sicot, Le Monde révélant fin février une accusation similaire contre Marc Bracke portée par l'Américaine Sara Youmans, expliquant qu'elle avait porté l'affaire en octobre 2019 "devant la commission d'éthique de l'UCI et la fédération belge de cyclisme".
L'instance cycliste a renforcé fin 2018 son code d'éthique par une annexe détaillant les "conduites prohibées" d'abus psychologique ou physique, de négligence, de harcèlement et d'abus sexuel, créant notamment une obligation de les dénoncer auprès d'UCI sous peine de sanction.Accusations de harcèlement et d’agressions sexuels dans le cyclisme féminin https://t.co/JVYLkinDO2
— Le Monde (@lemondefr) February 29, 2020