Don de plasma : "Un enjeu de souveraineté sanitaire", en France, 65% des ressources viennent des Etats-Unis

La maison du don du Loiret se réorganise. Face aux besoins des patients, elle n'acceptera plus que le plasma et les plaquettes dans son établissement de Saint-Jean-de-la-Ruelle, à partir de janvier 2024. Le sang, lui, sera récolté pendant les collectes itinérantes. Actuellement, les deux tiers du plasma dont ont besoin les patients malades viennent des Etats-Unis.

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Don du sang, plasma ou plaquettes, des termes parfois difficiles à différencier pour les non-initiés. À partir du 1e janvier 2024, il faudra pourtant être attentif pour ne pas se tromper dans le Loiret.

Face aux besoins des patients hospitalisés, la maison du don à Saint-Jean-de-la-Ruelle n'acceptera bientôt plus les dons de sang complet.

Réduire l'importation de plasma américain 

Seules les plaquettes et plasma pourront être récoltés sur place. Les 340 collectes itinérantes continueront d'amasser les dons "classiques".

Les dons du sang restent essentiels.

L'établissement français du sang

"3 900 dons de plasmas sont attendus en 2024 dans le département" note l'établissement français du sang (EFS), un chiffre en grande augmentation, poursuit l'organisme. Un "enjeu de souveraineté sanitaire" puisque actuellement, 65% du plasma dont bénéficient les malades français viennent des États-Unis. Outre Atlantique, les conditions de récoltes ne sont pas les mêmes. Les personnes sont rémunérées pour cette mission, ce qui est aux antipodes du fonctionnement tricolore. En France, le don est totalement bénévole. 

Les dons de plasma et plaquettes nécessitant des équipements imposants, il a été décidé de leur laisser plus de place sur le site non itinérant du Loiret, pour en récolter davantage." Ce n'est pas un abandon du don de sang, mais bien une réorganisation pour mieux répondre aux besoins de terrain". 

Qu'est-ce que ça change ? 

Parmi les premiers avantages de ce nouveau fonctionnement, "moins de fatigue pour les donneurs" affirme l'EFS. Donner son plasma ou des plaquettes est un peu plus long, une heure et demie en moyenne, contre moins d'une heure pour le sang, mais moins énergivore. "Car les globules rouges présents dans votre sang (plus longues à recréer par votre organisme) vous sont restitués" détaille l'EFS sur son site internet

La machine fait le tri dans le sang qu'elle reçoit, et en redonne donc une partie au bénévole. La quantité de plasma ou plaquettes récoltée est donc plus importante. Dans un don classique, le sang est divisé en trois pour pouvoir être utilisé : plasma, plaquettes et concentré de globules rouges. 

Le plasma et les plaquettes, ça sert à quoi ? 

Avec ses protéines, le plasma, un composant du sang, est utilisé pour fabriquer des médicaments "pour lutter contre le cancer, des maladies auto-immunes, ou encore contre des déficiences immunitaires". Il sert aussi pour des transfusions, notamment au bénéfice de grands brûlés.

Depuis 35 ans, Franck vient donner son sang et son plasma. Aujourd'hui, c'est la seconde option. Allongé, verre de jus de pomme à la main, il préfère la conversation à la lecture pour tuer le temps, "parce qu'avec une seule main ce n’est pas évident". 

Donner une partie de son sang 

Les plaquettes, quant à elles, "reboostent les personnes qui suivent une chimiothérapie", résume l'EFS. Sacha est étudiant infirmier, il vient dans le quartier des Deux-Lions, à Tours, pour donner ses plaquettes. Une habitude transmise par sa sœur. 

En position semi-allongée, il actionne une petite pompe bleue, pour favoriser la circulation de son sang. À côté de lui, une machine vient trier le liquide rouge qui lui arrive, afin de ne prélever que les plaquettes.

Tout le reste lui est ensuite réinjecté directement. "Il me reste 37 minutes" affirme-t-il, tout sourire, "ça ne coûte rien, et puis si ça peut sauver des gens ... Et puis à l'inverse, si je pouvais bénéficier d'un don si j'en avais besoin, j'en serais reconnaissant". 

J'essaie de faire la promotion du don autour de moi, mais ça n'est pas toujours très concluant.

Franck, 56 ans, donateur régulier

Pauline est infirmière à la maison du don d'Indre-et-Loire, "pour donner des plaquettes ou du plasma, il faut remplir quelques critères, comme avoir de belles veines, capables de supporter l'aller-retour du sang", ce qui peut être un frein selon elle.

Ces dons sont aussi moins connus. Dans les faits, les étapes sont donc presque les mêmes que pour un don classique, y compris la collation qui attend tout donateur à la sortie.

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