Juillet 2020 est un mois qui restera dans les annales de la météo : c'est le mois le plus sec depuis 1959 selon Météo France. Peu ou pas de pluie et ce sont les récoltes agricoles qui pâtissent de ces conditions météo. Les agriculteurs ont recours à l'irrigation.
Le mois de juillet 2020 aura été le mois le plus sec depuis 1959. C’est Météo France qui l’affirme en s’appuyant sur ses relevés : du 1er au 28 juillet 2020, les précipitations en moyenne sur la France n’ont atteint que 28 % des valeurs normales pour cette période :
Juillet 2020 est le mois de juillet le plus sec depuis 1959, loin devant juillet 1964 et juillet 1979 où les pluies en moyenne sur la France avaient atteint respectivement 40,5 % et 45,2 % des valeurs mensuelles normales.
Sur le territoire français, ce sont les régions du Sud-Ouest et du Nord-Est, des Pays de la Loire et la vallée de la Loire qui ont été particulièrement touchées par ce déficit de pluie cumulé avec des épisodes de vent fréquents et un ensoleillement généreux. Le cocktail qui s’avère "parfait" pour une sécheresse majeure cette année en Centre-Val de Loire : des mesures de restriction dans l'usage de l'eau ont d'ailleurs été prises par les préfectures.
Sécheresse en France : _La situation pourrait s'aggraver avec les canicules à venir_, estime l'hydrologue Emma Haziza https://t.co/cM1xdFQ57P via @franceinfo
— Haziza Emma (@HazizaEmma) July 29, 2020
L’agriculture subit de plein fouet le phénomène : les conditions climatiques pèsent sur les récoltes et les rendements. Sébastien Méry est agriculteur dans le gâtinais sur la commune de Chevannes dans l’est du Loiret. Son pluviomètre est désespérément vide : il n’est tombé que 290 mm d’eau sur son exploitation depuis le début de l’année : "C’est le plus mauvais chiffre depuis que je suis installé."
Entre autres cultures, l'agriculteur a planté du maïs. Pour le faire pousser, il doit irriguer et c'est indipensable en ces temps de sécheresse.
La culture du maïs c’est 25 % de ma surface. Avec la mauvaise moisson de l’été 2020 des autres cultures, le maïs va représenter 25 % de mon Chiffre d’Affaires. Pour une exploitation comme la mienne, ça permet de maintenir à flot économiquement et ainsi, ne pas ne me retrouver dans une situation dramatique. Sébastien Méry, agriculteur
L’irrigation comme sollution
L’eau est indispensable à cette production de maïs et cet agriculteur dispose d’un atout essentiel, une réserve d’eau de plus de 20 000 m3 qui se remplit l’hiver via un point de pompage situé sur une rivière. L’ouvrage, construit en 1995 est un moyen efficace puisqu’il fournit le tiers de l’irrigation de l’exploitation.Pour Sébastien Méry, la culture du maïs a des qualités évidentes : "Le maïs souffre d’une image galvaudée. Or cette culture nécessite peu de phytosanitaires : aucun fongicide, peu d’insecticides et l’herbicide peut être remplacé par un binage. En outre, la plante est efficace pour stocker le carbone dans le sol : le maïs est une culture durable. Et l’allongement des rotations favorise la biodiversité."
Le maïs est une culture d’été : il est semé en avril et récolté mi-octobre ; le maïs produit en France ne contient aucun OGM.
Réponse de bons sens face à la sécheresse pour les uns, fausse solution face au dérèglement climatique pour les autres
Pour l’agriculteur, "l’irrigation permet de produire une alimentation diversifiée de proximité. Sans cet outil, on ne peut remplir ces enjeux. Prélever l’excès d’eau durant l’hiver pour la réutiliser l’été c’est une mesure de bon sens."Ce type de retenue est contesté par les défenseurs de l’environnement : ils dénoncent un système pompant principalement les ressources des nappes souterraines pour soutenir une agriculture jugée "intensive" au détriment de la biodiversité.
Fin août 2019, le ministre de l'Agriculture de l’époque, Didier Guillaume a annoncé la création d'une soixantaine de retenues d'eau sur le territoire d'ici 2022 pour mieux gérer l’irrigation des terres agricoles.
On ne va pas regarder la pluie tomber du ciel pendant six mois et la chercher les six autres mois de l’année. Il s’agit de capter l’eau de pluie, de la retenir dans des retenues "collinaires", pour pouvoir la restituer après dans les sols lorsqu’il y a sécheresse."
Pour éviter les effets trop néfastes sur le milieu naturel, les prélèvements d’eau effectués dans une rivière ou par forage dans la nappe phréatique sont soumis à des quotas et à des contrôles. Ils font l’objet d’une taxation par l’agence de l’eau.
Face à la #sécheresse, décision prise d’autoriser à faucher ou faire pâturer les jachères.
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) July 31, 2020
C’est une décision à effet immédiat face aux difficultés rencontrées par les éleveurs. https://t.co/cKYP8sCyQn