L'Agence régionale de santé a entériné la décision de fermer les urgences de nuit de l'hôpital de Gien depuis le 1er mars, de façon temporaire. Le temps de retrouver des personnels infirmiers, espérés… en juillet.
Les habitants sont dépités. Depuis le 1er mars, les urgences de nuit du Centre hospitalier de Gien ferment leur porte entre 19h et 8h du matin. Le 27 février dernier, l'Agence régionale de santé du Centre-Val de Loire a avalisé la suppression du service décidée par la direction de l'établissement. Une fermeture officiellement pour 6 mois, même si rien n'assure que le service pourra rouvrir au-delà.
"C'est une catastrophe ici pour Gien, mais malheureusement c'est pareil partout en France", s'alarme une habitante auprès de France 3 Centre-Val de Loire. "J'ai une maman qui est âgée, si elle tombe et qu'elle m'appelle, comment je fais ? Où est-ce que je vais ? Sur Orléans ? Mais ça va être saturé, donc on aura plus de soins appropriés près de chez nous".
Au lendemain de l'annonce, une pétition a également été lancée pour protester contre cette fermeture :
Neuf postes vacants
La nouvelle n'a rien d'une surprise. Le service des urgences de l'hôpital de Gien souffre depuis de longs mois par manque d'effectifs. Neuf postes d'infirmières sur vingt-quatre sont vacants, "ce qui rend impossible le fonctionnement normal du service des urgences", explique le directeur de l'établissement Gilles Varin. "Il nous manque aussi 20% des médecins. On est tous arrivés au bout de ce qu'on pouvait faire. Et les nuits sont déstabilisantes et massacrantes pour la santé", ajoute Yves Lemée, le responsable du pôle urgence-Smur de l'établissement.
Le 24 janvier dernier, déjà, une grève avait été lancée par les médecins pour protester contre l’extension du secteur des soins de l’établissement aux territoires d’Aubigny-sur-Nère, Sainte-Montaine et Oizon dans le Cher et alerter sur le manque de moyens au sein de l'établissement.
C'est un vrai crève-cœur pour les équipes. On mesure les conséquences pour la prise en charge des patients sur un secteur qui est déjà très pauvre en couverture médicale.
Gilles Varin, directeur du Centre hospitalier de Gien
Faute de solution, la direction assure ne pas avoir eu d'autres choix : "Nous avons tenté de réfléchir tout le mois de janvier pour éviter de toucher au service des urgences, mais nous n'avons pas trouvé de solution alternative", poursuit le directeur, qui espère que ce délai de six mois leur permettra de trouver de la main-d'œuvre.
"On a bon espoir d'arriver à recruter suffisamment d'infirmières à la sortie des écoles au mois de juillet pour pouvoir, au mieux, rouvrir le service ou, si nous n'y arrivons pas, à étendre davantage les horaires d'ouverture du service.
Gilles Varin, directeur de l'hôpital de Gien
De leur côté, les services du Smur (urgences vitales) restent disponibles 24 heures sur 24.
Avec Amélie Rigodanzo