Guerre en Ukraine : l'hébergement des déplacés ukrainiens s'organise "pendant que les bombes continuent de tomber"

Dans le Loiret, des voix de plus en plus nombreuses se disent prêtes à accueillir, chez eux, des familles fuyant la guerre en Ukraine. Pour l'instant, les autorités se contentent de recenser les offres pour s'organiser, avant une arrivée plus massive de déplacés dans la région.

Partout en France, la solidarité s'organise. Nombre de personnes se signalent, sur les réseaux sociaux par exemple, se disant prêts à mettre à disposition leurs logements pour accueillir des familles de déplacés ukrainiens. Plus de 1 300 hôtes potentiels se sont déjà inscrits sur la plateforme solidarité-accueil-refugiés-ukrainiens.

Face à cet élan inédit, la consigne est simple : toutes les personnes souhaitant accueillir des réfugiés ukrainiens doivent se signaler auprès de leur préfecture, qui établit un registre. C'est ce qu'ont fait Monique et Marc Pluchon, habitants de Vienne-en-Val dans le Loiret. À la retraite, logeant dans une spacieuse longère, leurs enfants "ayant pris leur envol depuis bien longtemps", le couple a "quelques chambres disponibles", assure Marc Pluchon :

On peut les accueillir sans problème. On peut les loger, les nourrir, les blanchir, sans aucune compensation. On peut les recevoir 2, 3, 4 mois jusqu'à ce qu'ils puissent retourner dans leur pays, ou trouver un lieu de vie moins provisoire et du travail dans le département.

Marc Pluchon

Une démarche qu'ils entendent pratiquer, pour le moment, seuls. "Ce qu'on attend des associations, c'est qu'ils aident les Ukrainiens à venir en France", rien de plus. Car, "quand on est en état d'urgence, on ne se pose pas de question, et on va les chercher", assène le retraité loirétain. 

Miser sur les dispositifs existants

Pour l'instant, les associations ne s'occupent pas spécialement de la prise en charge en France de déplacés ukrainiens. Le Secours populaire organise des collectes de dons financiers "qu'on envoie à des partenaires de longue date en Pologne, en Ukraine et en Moldavie qui achètent sur place", explique Annie Renard, secrétaire générale de la fédération du Loiret. 

Du côté de la Croix-Rouge, comme le Secours populaire, on attend "des réunions avec la préfecture prévues cette semaine", assure Laure-Marie Sokeng-Minière, présidente de l'antenne du Loiret. Histoire de déterminer la façon "de recenser, de coordonner, et d'informer les familles".

Pour l'instant, chaque préfecture a passé ses consignes aux collectivités. Celle de Loir-et-Cher a ainsi demandé aux mairies de lui remonter "les offres de logement, d’hébergement et d’accompagnement des familles relevant de leur initiative ou portées à leur connaissance". Les associations, elles, misent sur "les dispositifs qui existent, les centres d'accueil des demandeurs d'asile par exemple", note Laure-Marie Sokeng-Minière. 

"Il faut que ce soir cadré"

Concernant l'accueil par des particuliers, elle préfère "se laisser le temps" : "Ça ne peut pas être fait en un claquement de doigts, il faut que ce soit cadré", estime-t-elle. Car "il faut bien que les personnes aient conscience de ce que ça engendre pour leur quotidien" :

On ne sait pas combien de temps va durer cette guerre. Alors les gens qui mettent à dispo une chambre d'amis, les communes qui mettent à dispo des gîtes... Notre rôle, c'est aussi de les alerter. Les gîtes, c'est pas sûr qu'ils puissent les récupérer cet été si on a mis des familles dedans. C'est pas pour deux ou trois semaines.

Laure-Marie Sokeng-Minière, présidente Croix-Rouge du Loiret

Marc Pluchon, lui, se dit parfaitement conscient du bouleversement de sa vie quotidienne si des Ukrainiens viennent vivre sous son toit. "L'objectif, c'e n'est pas nous, c'est de faire en sorte qu'ils soient le mieux accueillis possible", précise-t-il. Le respect de sa routine est, pour lui, "secondaire". "On attend, on fait de l'administratif, pendant que là-bas, les bombes continuent de tomber", regrette Monique Pluchon.

Quel accompagnement pour les particuliers ?

De plus amples informations pour l'organisation de l'accueil par les particuliers seront certainement communiquées par la préfecture de Centre-Val de Loire à l'issue des réunions avec les associations. Il sera alors question de savoir si associations et État pourront accompagner matériellement les hôtes. En attendant, le recensement des capacités d'accueil se poursuit. Les personnes morales peuvent notamment se signaler sur la plateforme démarches-simplifiées ou, comme les particuliers, via leur préfecture.

Retrouvez le reportage de Théophile Mbaka et Charly Krief :

Pour s'engager dans de l'aide via des associations, il est aussi possible de se signaler sur la plateforme du gouvernement parrainage-réfugiés. Pour faire des dons, les préfectures redirigent en particulier vers les sites de la Croix-Rouge et de la Protection civile. Le site de l'ambassade d'Ukraine en France indique également de nombreuses initiatives de soutien au peuple ukrainien.

Contactée pour connaître le nombre de déplacés et d'hôtes potentiels dans la région, la préfecture du Centre-Val de Loire n'a pas été en mesure de répondre à France 3 avant la publication de cet article.

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