À Briare, dans l’est du Loiret, le projet de cité scolaire, prévu pour 2027, divise. Validé ce lundi 13 janvier en conseil municipal, il regrouperait les trois écoles actuelles dans un seul établissement à l’extérieur du centre-ville. Les parents y voient de nouvelles difficultés, notamment de transport, quand la mairie y voit plus d'égalité et d'attractivité.
Plein de problèmes, une solution. Voilà ce que promet la commune de Briare à ses administrés, avec un futur groupe scolaire flambant neuf. Malgré les protestations des parents d'élèves, le conseil municipal a voté le projet ce lundi 13 janvier.
À partir de 2027, finie l'école à pied, dans cette petite ville de l'est du Loiret. Pour 300 enfants, direction de nouveaux locaux situés au nord de la ville, regroupant les trois actuelles écoles de la commune. Pour la ville, l'objectif est de répondre à des problématiques multiples, entre impossibilité de rénover des écoles très anciennes, nécessité de création d'une cantine centrale, adaptation au réchauffement climatique et suppression des classes à multiniveaux.
Un souci d'égalité, selon la mairie. "Trois écoles, ce sont des conditions d'apprentissage différentes, explique Valérie Vicherat, première adjointe au maire de Briare. Les réunir dans une même école, c'est faciliter les classes à niveau unique [en ayant plus d'élèves par classe]. C'est les rapprocher des équipements sportifs. C'est favoriser l'apprentissage."
Le nouveau groupe scolaire, facturé à tout de même 12 millions d'euros, devrait aussi régler "les problèmes de chauffage" des écoles actuelles, avec de nouveaux locaux "aérés, ventilés, ni trop chauds en été, ni trop froids en hiver". Le tout en matériaux biosourcés, "à grande sobriété énergétique".
L'école à pied, c'est fini
Oui mais voilà, ce grand coup de neuf risque de se faire au prix de la proximité. Les élèves de l'école Gustave-Eiffel devront faire plus de 3 kilomètres pour rejoindre leur nouvel établissement. Pas question pour Laurianne Azevedo, présidente de l'association des parents d'élèves, et qui habite dans le quartier. "Ça va être compliqué de mettre nos enfants de 2 ans et demi dans des bus scolaires, explique-t-elle. Et ça va être compliqué pour les familles sans véhicule." Mère de quatre enfants, scolarisés de la petite section de maternelle au CE1, elle-même n'a pas de voiture.
Pour emmener mes enfants, ce ne sera pas possible. Pour aller voir les maîtresses, ce ne sera pas possible. Pour les sorties scolaires, ce ne sera pas possible. Pour les activités extrascolaires et l'aide aux devoirs, ce ne sera pas possible.
Laurianne Azevedo, présidente de l'association des parents d'élèves de l'école Gustave-Eiffel de Briare
Amélie Perrot habite à 15 minutes à pied de l'actuel établissement, ce qui permet à sa fille de rentrer manger chez elle le midi. Avec le futur groupe scolaire, "elle sera dans l'obligation de manger à la cantine, et je n'ai pas forcément les moyens".
Ce n'est pas au programme
De manière pus générale, les parents regrettent la méthode politique employée par la municipalité. "Les choses vont très vite, on nous force un peu la main, juge Gabriel Denizot, parent d'élèves et membre du collectif "Des idées pour Briare". C'est un projet injuste, trop loin, trop cher." Il déplore la tenue "d'une seule réunion publique", faite, selon lui, "pour informer les gens et pas pour les consulter".
Car, dans les faits, le groupe scolaire ne figurait pas au programme de l'actuelle équipe municipale avant les élections de 2020. Valérie Vicherat, adjointe au maire, assure que les problématiques auxquelles répond le futur établissement figuraient dans le programme. En était en revanche absente "la réponse unique" que représente la cité scolaire.
Les opposants au projet ont désormais rendez-vous avec la préfète du Loiret. Ce sera fin février, avec l’espoir de faire entendre leur voix.