Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, annonce que la France ne proposera pas de mesure dérogatoire pour autoriser les néonicotinoïdes dans la culture de betterave. La filière va devoir s'adapter.
Marc Fesneau jette l'éponge sur l'utilisation des néonicotinoïdes dans la culture de betterave. Il y a un mois, pourtant, le ministre de l'Agriculture espérait encore pouvoir mettre en place une dérogation, comme lors des deux dernières années.
Une manière, selon le gouvernement, de protéger la filière des betteraves sucrières qui avait été extrêmement fragilisée par la prolifération de pucerons vecteurs de jaunisse. Les départements de l'Eure-et-Loir et du Loiret avaient été particulièrement touchés, avec une baisse de 50 % du rendement.
Un "tueur d'abeilles" interdit dans l'UE
Pour contrer ce puceron, le gouvernement avait alors accordé temporairement l'utilisation des néonicotinoïdes, insecticides particulièrement puissants et mortel pour les abeilles déjà interdits dans le reste de l'Union.
Mais la Cour de Justice européenne en a décidé autrement. Dans sa décision du 20 janvier 2023, elle rend illégales les dérogations accordées par la France.
"Je n'ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets", a déclaré le ministre lors d'un point presse à Paris. Il n'y aura donc pas de "troisième année de dérogation sur l'enrobage des semences de betteraves, c'est terminé pour cet élément-là, la décision de la Cour de justice (européenne) est suffisamment puissante pour ne pas instabiliser encore plus le système".
Les réactions n'ont pas tardé dans la région Centre-Val de Loire, notamment du côté des écologistes. Le conseiller municipal d'opposition à Chartres, Quentin Guillemain, a par exemple publié le mot "Victoire" sur son compte Twitter.
Désormais, il reste à savoir comment la filière compte se préparer à ce changement. Nul doute que les mécontentements risquent d'être nombreux.
Avec AFP