Une rentrée « très dégradée ». C’est ainsi que qualifiait hier le Directeur du lycée de Pithiviers la situation de son établissement, où 1/3 des effectifs était manquant. Katia Beguin, la rectrice qui faisait un point ce jeudi matin, s’est montrée plus rassurante sur le reste de la Région.
"Pour l’instant, on n’est pas au tiers des élèves malades au niveau régional. Il y en a un peu plus à Orléans, à Tours, dans les grandes villes. On était plutôt à 10, le jour de la rentrée" explique la rectrice. Des chiffres sensiblement les mêmes que ceux constatés par le Premier Ministre ce jeudi au niveau national. Mais pour assurer une scolarité la plus normale possible, des mesures doivent être prises pour s'adapter à la virulence des contaminations.
Faire appel aux vacataires « jeunes retraités »
Cela étant, il n’y a pas que les élèves à être touchés par le virus. Selon les chiffres de la rentrée 6,2 % des enseignants du primaire et 7 % du secondaire sont actuellement absents. Pour essayer de faire face, "depuis lundi, nous avons fait un inventaire des enseignants qui sont en retraite depuis un an, voire deux ou trois ans maximum" détaille Katia Beguin. Des propositions leur ont été envoyées mardi et elle espère des premiers retours d’ici la fin de la semaine.
Car si jusqu’à présent, pour faire face à la situation, les habituelles réserves de remplaçants ont été utilisées, celles-ci sont déjà épuisées dans certains départements de la Région. Cette mesure, préconisée par le Ministère, sera-t-elle suffisante ?
C’est la question qu’on peut se poser, en voyant la vitesse de multiplication des absences. "Il faut tenir au minimum trois semaines, avant les vacances de février, puisque notre académie est la première à partir" explique-t-elle "c’est ce que les projections actuelles prévoient". En effet, tout le monde espère que le pic de la vague sera bientôt atteint sans aggravation de la situation actuelle.
De nouveaux masques pour les enseignants, mais pas encore de FFP2
Au cours de la conférence de presse, le sujet très sensible des masques a été abordé. Le Ministère a prévu de fournir de nouveaux masques. A cet instant précis, il était question des masques lavables une cinquantaine de fois et fournis par l’administration. Au même moment le Premier Ministre Jean Castex annonçait que "d’ici la fin du mois, des masques chirurgicaux seront distribués à tous les personnels enseignants" en précisant attendre un avis des autorités sanitaires sur une extension de l’utilisation des masques FFP2.
A signaler que dans notre région, le département d’Indre-et Loire a distribué 11 000 masques de ce type dans les collèges pour les enseignants. Son Président, Jean-Gérard Paumier, a par ailleurs déclaré en avoir déjà commandé 20 000 de plus.
La tenue des épreuves anticipées du baccalauréat et des examens à l’université
Pour l’heure, la rectrice espère raisonnablement pouvoir répondre par l’affirmative sur la tenue des épreuves anticipées. Quant aux étudiants, qui ont besoin d’ "être rassurés" face aux examens en présentiel, Katia Beguin a rappelé le principe des sessions de substitution destinées aux étudiants malades du covid, et mises en place dans l’enseignement supérieur. "Elles sont prévues pour que les étudiants puissent passer leurs examens. Ils n’ont pas à s’inquiéter. Ce ne sont pas des sessions de rattrapage et donc ils pourront normalement s’inscrire dans la suite des études de leur choix".
Enfin personne ne devra être pénalisé si le dépistage prend du temps. "Notre relation se fonde sur la confiance, nous savons que nos étudiants ont envie de passer leurs partiels, et si le résultat d’un test en retard les oblige, c’est pour cela qu’il y a des sessions de substitution".
Avant les congés universitaires, le 17 décembre dernier, très peu d'étudiants étaient touchés par le covid :
- A l’université de Tours : 18 étudiants positifs, 8 personnels positifs
- A l’université d’Orléans : 14 étudiants positifs, 3 personnels positifs
- A l’INSA : 1 personnel positif
Des chiffres à prendre avec recul, puisque tous les étudiants ne pensent pas forcément à se signaler à l’administration.