Le lombricompostage : une solution qui peine à convaincre pour se mettre au vers

Alors que la métropole d’Orléans développe sa gestion des biodéchets à la source par l’installation de composteurs traditionnels, la solution des lombricomposteurs, pourtant particulièrement adaptée aux logements individuels et urbains ne séduit pas.

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Depuis le 1er janvier 2024, la loi AGEC prévoit que les collectivités mettent à disposition des habitants une solution pratique de tri à la source des déchets verts et alimentaires afin de les valoriser. Un an après, si la métropole augmente son offre en matière de compost, il reste encore des efforts à fournir, comme le constate Jean-Philippe Grand, conseiller municipal et membre de l’association Orléans Solidaire et Ecologique : “10 000 composts individuels ont été installés jusqu’ici. Aujourd’hui, environ 50% des foyers sont équipés.” L’élu reconnaît qu’un objectif de 100% de foyers raccordés à une solution individuelle de compostage est illusoire, mais il pense qu’il peut y avoir une marge de progression concrète sur le lombricompostage, notamment dans les logements en ville. 

Une expérimentation qui n’a pas porté ses fruits

Pourtant la métropole d’Orléans avait expérimenté le déploiement de lombricomposteurs auprès de foyers volontaires. Une initiative qui n’a pas été renouvelée contrairement à d’autres agglomérations, comme celle de Tours, faute de volontaires à l'époque, témoigne Thierry Cousin, vice-président d'Orléans métropole.

Véronique Gorel, co-gérante de l’association “Les Cycloposteurs” qui se charge de former les particuliers et les collectivités à l’utilisation de compost, évoque plusieurs raisons pour expliquer cet échec. Selon elle, les collectivités s’orientent davantage vers des composts traditionnels pour des raisons de coûts. La quantité de déchets éliminés et de compost produite est plus importante pour le temps investi qu’avec l'utilisation de lombricomposts. Pourtant, l’engouement est réel assure-t-elle : “Les gens sont souvent partants pour installer des lombricomposteurs, mais il y a beaucoup d’abandons avec le temps. Il y a un peu plus de paramètres à prendre en compte pour que les vers restent en vie et accomplissent leur travail.”

Les gens ont du mal à y croire quand on leur dit que cela ne produit pas d’odeur car ils pensent directement aux déchets verts qui macèrent en plein soleil.

Charlotte Allaire, propriétaire d'un lombricomposteur

En réalité, plus que ces conditions d'entretien, ce sont les idées reçues sur le lombricompost qui freinent les habitants de la métropole. “Il y a des réticences chez les particuliers pour l’installation de lombricompost, et c’est pour ça qu’il faut faire preuve de pédagogie. Il faut rappeler que les vers n'ont pas intérêt à s'échapper du lombricompost car ils y trouvent à manger, et que cela ne crée pas d’odeurs particulières”, abonde Jean-Philippe Grand. 

Voir le vers à moitié plein

Car si l’entretien du lombricomposteur ne s’improvise pas, il n’est pas plus sorcier que pour un composteur traditionnel comme le rappelle Katia Gros, éleveuse de vers de terre à St Denis de l’Hôtel : “Le lombricompostage n’est pas forcément plus exigeant. Les vers sont résilients et surtout une fois qu’ils sont installés, les utilisateurs font beaucoup plus attention à ce qu’ils mettent dans le composteur. C’est bénéfique aussi pour la qualité du produit fini”. Charlotte Allaire, qui a acheté un lombricomposteur il y a quatre mois, confirme le peu d’investissement que nécessite son installation dans le foyer : “Il n’y a pas beaucoup d’entretien, il faut simplement couper un peu plus les épluchures et remuer le bac une fois par semaine. Rien de bien sorcier et c’est pour ça que nous allons le garder”. Parmi les avantages de cette solution, Katia Gros insiste sur l’efficacité du processus de décomposition, jusqu’à dix fois plus rapide qu’avec un composteur classique. Le lombricompost offre aussi la possibilité d’utiliser l’engrais produit directement, alors qu’il faut attendre 1 à 2 ans avec un composteur conventionnel. Autant d'arguments qui pourraient convaincre certains foyers de franchir le pas, et permettre à la métropole d'atteindre son objectif de 20% de réduction de biodéchets dans les poubelles de l'agglomération d'ici à 2027.

Article écrit par Noah GAUME

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