La Coupe du monde qui s'est déroulée en France a mis le projecteur sur le rugby à XV. Mais d'autres pratiques essayent de sortir de l'ombre comme le rugby à V. Découverte en Sologne à Ménestreau-en-Villette.
Malgré la pluie qui tombe en continu depuis une heure, la quinzaine de licenciés du Ménestreau Rugby Sologne est bien présente à l’entraînement. Dans ce club, basé à Ménestreau-en-Villette (Loiret), on joue exclusivement au rugby à cinq. Ici, vous ne verrez ni ruck, ni de plaquage, ni mêlée. "C’est un sport d’évitement, explique Rémi Peiller, le président de l’association. Il faut allier la vitesse et l’agilité. Le terrain étant plus petit, il faut être rapide pour faire des passes, pour prendre les intervalles pour marquer un essai".
Un joueur s'arrête quand il est touché avec "deux mains obligatoires. Ce n’est pas une main après l’autre, détaille Mathieu Dupont, l’entraîneur. Il faut les placer entre la taille et les épaules". Au bout de six touchers, le ballon est redonné à l’adversaire. Pour le reste, les règles du rugby s’appliquent. Les passes se font toujours vers l’arrière. Le ballon s'aplatit dans l’en-but.
Pour jouer, pas besoin d’être costaud. Le rugby à cinq peut être pratiqué par tout le monde – la discipline est mixte – à condition d’être prêt à courir. "On a l’avantage de pouvoir changer comme on veut sur le terrain avec les remplaçants", rassure Mathieu Dupont.
Un sport adapté aux débutants
Créé en 2016, le Ménestreau Rugby Sologne a réussi à attirer les débutants, comme Anthony Marais, ancien footballeur. "C’est vrai qu'au début, il y avait de mauvais réflexes, surtout avec les pieds. Le moindre ballon qui venait au sol ou qui arrivait en l’air, plutôt que de le prendre à la main, on avait plutôt envie de l’amortir". Il n’avait jamais joué au rugby avant. "Il n’y a pas le tracas de se blesser le week-end et pas pouvoir aller au boulot. Ça permet de faire une activité physique non dangereuse".
Le "Cinq" (ou "V") peut aussi séduire les anciens du XV. Dans le club, l’un des plus âgés, c’est Philippe Berché, 63 ans. Blessé aux cervicales pendant sa carrière, hors de question de jouer en se faisant plaquer. Avec le rugby touché, il retrouve une ancienne pratique. "En juillet et en août, souvent on allait au stade pour pouvoir jouer avec les copains au toucher. Ce n’était pas à cinq mais c’était avec un certain nombre de personnes. Ça permettait de travailler les passes et la technique individuelle".
Aujourd’hui, le sport a été codifié par la Fédération Française de rugby qui poursuit son développement. Dans la région Centre-Val de Loire, il existe une trentaine de sections ou clubs de rugby à V.