Tout savoir sur le tatouage pendant 3 jours : 260 tatoueurs venus de toute France et de l’étranger réunis pour une convention sur le tatouage.
Les tatouages, on aime ou n’aime pas. Il y a les accros, tatoués de la tête au pied, il y a ceux qui se font faire des tatouages très discrets et ceux qui, pour rien au monde, ne se feraient tatouer. Car un tatouage, c’est une marque pour la vie (même s’il y a des techniques pour les faire s’estomper, mais jamais disparaître totalement).
À Orléans, il y a désormais un salon entièrement consacré à cette tendance : le Orléans Tattoo Show au parc des expositions Co’Met.
Pendant 3 jours, 260 tatoueurs et tatoueuses venus d’un peu partout sont présents pour montrer leur art… et tatouer ! La convention s’adresse aux inconditionnels bien sûr, mais aussi aux curieux qui n’ont pas encore décidé de se faire tatouer, mais qui sont fortement tentés par l’expérience.
Bien que longtemps considéré comme un art réservé aux marginaux, le tatouage se démocratise depuis plusieurs années. 1 français sur 5 serait tatoué. Le tatouage est devenu accessoire de mode et pour les jeunes un signe d’affirmation de leur personnalité.
Pour Christelle Six-Metivier, coorganisatrice de la Convention Orléans Tattoo Show : "On a souhaité créer la convention de tatouage d’Orléans parce que cela n’existait pas dans la métropole. Orléans est la seule métropole de France qui n’a pas sa convention de tatouage."
Cette première édition a pour objectif de faire voyager le visiteur entre Orléans et la nouvelle Orléans, de la Loire au Mississippi pour faire un clin d’œil au jumelage entre Orléans et la Nouvelle Orléans.
Christelle Six-Metivier, co-organisatrice Convention Orléans Tattoo Show
Manon a 28 ans. Elle n’aurait raté cet événement pour rien au monde. Elle a commencé à se faire tatouer il y a 10 ans, c’est une véritable accro :
Pour moi, c’est de l’art, c’est un plaisir, c’est une addiction. On en fait un et on ne s’arrête plus…
Manon, 28 ans
Les concours Tattoo
Des concours pour désigner les meilleurs tattoos ont été organisés avec, à la clef, pour les meilleurs et les plus beaux, des trophées et des cadeaux. Manon est venue au salon pour se faire tatouer à nouveau, mais cette fois, ce sera un dessin imposé : un portrait de femme, réalisé sur son dos par Kaori Ink Tattoo qui présente cette œuvre dans le cadre d’un concours et qui est tatoueuse depuis 5 ans :
J’adorais dessiner et je ne savais pas comment gagner ma vie en dessinant. Je me suis fait tatouer sur le bras. En regardant la tatoueuse, je me suis que c'était ce que je voulais faire et je me suis formée.
Kaori Ink Tattoo, tatoueuse
Plusieurs heures de pose seront nécessaires pour ce "portrait de femme mystérieuse et démoniaque" avec durant des douleurs plus ou moins importantes. Manon les accepte stoïquement parce que se faire un tatouage, ça peut faire mal et comme on dit "il faut souffrir pour être belle…"
La douleur, c'est vraiment propre à chacun et ça dépend aussi des endroits. Par exemple, sur moi-même, je n'ai rien senti sous le biceps. Après, ça dépend aussi du mental et de comment on s'est préparé avant la séance. Il faut bien dormir, il ne faut pas avoir fait la fête la veille.
Ken Inkaholink, tatoueur
Ken Inkaholink tatoue depuis 10 ans. Sa spécialité : le manga. Il est fondateur du collectif Inkaholiks Nindo Tattoo. Lors de cette première convention, il a été membre du jury Orleans Tattoo show : "Je conseille de prendre soin de ses tatouages toute sa vie, c'est à dire chaque fois qu'on s'expose au soleil, avoir un certain indice pour se protéger du soleil pour avoir un tatouage qui dure longtemps."
Un tatouage peut s'altérer avec le temps : ça dépend des personnes et de leur peau.
Il y a des personnes qui malheureusement vont être susceptibles de moins bien cicatriser que d'autres et d'avoir vraiment une régénération cellulaire plus ou moins rapide.
Ken Inkaholink, tatoueur
Peut-on se faire tatouer sur toutes les parties du corps ?
Toujours selon ce tatoueur, il est déconseillé de se faire tatouer les muqueuses (yeux, bouche…) : "Ça ne tient pas bien, à part si on y va vraiment, vraiment très fort, mais on n'aura jamais un résultat optimal, comme par exemple si on se tatoue sur l'avant-bras." D’un point de vue esthétique, il vaut mieux éviter certaines parties du corps, où le dessin risque de se déformer avec le temps : les articulations et les zones particulièrement exposées au soleil comme le visage ou les mains.
Le tatouage, un art ancestral
Le dessin sur la peau existe depuis la nuit des temps. Il y a 25 000 ans, des aiguilles en os de renne portant des traces de pigments ont été découverts. Les archéologues estiment que déjà, à l’époque préhistorique, les hommes dessinaient sur leurs corps.
Oetzi, le premier tatoué
Le premier tatouage connu date de 5 300 ans retrouvé sur le corps d’un chasseur, Oetzi, dans un glacier à la frontière Italo-autrichienne. L’individu avait sur son épiderme 61 tatouages : des croix et des traits sur ses articulations et des lignes parallèles sur sa colonne vertébrale. Les archéologues estiment que ces tatouages ont été faits dans un but thérapeutique car l’étude des ossements a montré que l’homme souffrait d’arthrose.