Légalisation du cannabis : la députée du Loiret Caroline Janvier lance avec d'autres élus une consultation citoyenne

La mission parlementaire d'information sur la réglementation et l'impact des différents usages de cannabis lance ce mercredi 13 janvier une consultation citoyenne pour connaître les habitudes des français. En charge de la mission, Caroline Janvier, députée LREM du Loiret.

"Vous consommez du cannabis : jamais ☐  occasionnellement ☐  régulièrement ☐ tous les jours ?" Vous avez parfaitement lu, il s'agit bien de l'une des interrogations posées par le gouvernement. En effet, la mission parlementaire d'information sur la réglementation et l'impact des différents usages de cannabis a lancé ce mercredi 13 janvier une consultation citoyenne en ligne. Son objectif : connaître les pratiques des français liées au cannabis récréatif. Elle se traduit par un questionnaire, disponible sur le site de l'Assemblée Nationale, ouvert à tous et de manière anonyme jusqu'au 28 février.

Le gouvernement a de plus en plus recours à cette pratique, notamment depuis la consultation citoyenne sur le changement d'heure en 2019. Elle avait alors réuni plus de 2 millions de participants. "On espère que ce chiffre va se confirmer sur ce sujet, davantage thérapeutique, et va concerter des "pour" et des "contre"" confie Caroline Janvier,  députée LREM de la deuxième circonscription du Loiret et rapporteure thématique en charge de la mission sur le cannabis récréatif. Les élus concernés ont donc largement partagé le questionnaire sur leurs réseaux sociaux. Ce jeudi 14 janvier au matin, plus de 50 000 personnes y avaient répondu.

"Un sentiment de décalage entre opinion publique et classe politique"

Hormi des questions d'ordre général (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle), les autres interrogations recueillent l'avis de la population sur diverses thématiques. Par exemple, le dispositif actuel de répression ou encore sa vision de la commercialisation du cannabis s'il venait à être légalisé. Caroline Janvier ajoute que ces questions aideront à mesurer le niveau de connaissance sur ce sujet : "on retrouve aussi des questions qui comparent les risques liés au cannabis par rapport à ceux de l'alcool ou du tabac."

Cette consultation vient vérifier ce que montrent les sondages d'opinion. Aujourd'hui, ils s'accordent tous à dire qu'un français sur deux veut légaliser le cannabis thérapeutique

Caroline Janvier, députée du Loiret

Pour rappel, l'élue LREM du Loiret est favorable à la légalisation de la substance "à titre médical comme récréatif". Elle se prononce publiquement sur le sujet depuis le début du quinquennant d'Emmanuel Macron. Elle fut la première députée du Centre-Val de Loire à se positionner explicitement. Son opinion ne faisait alors pas l'unanimité auprès de ses homologues de la région.

Le recours à cette consultation citoyenne, elle le justifie par "un sentiment de décalage entre l'opinion publique et la classe politique" : "j'ai constaté que ça intéressait beaucoup de gens mais la classe politique avait un peu de retard sur le sujet. Aujourd'hui, ils considèrent que l'opinion publique est presque en avance sur eux". 

La lutte contre le cannabis estimée à 568 millions d'euros par an

Grâce à ce procédé, elle espère aussi remporter une "première victoire", qui serait synonyme de dialogue sans complexe ni tabou sur la légalisation du cannabis. Elle se réjouit d'ores-et-déjà de la saisie du sujet dont font preuve les diverses classes politiques, notamment celle de Gil Avérous, maire LR de Châteauroux, qui avait co-signé une tribune à ce propos dans le Journal du Dimanche. 

"En fonction du nombre de participants, les résultats seront intégrés dans nos rapports remis entre mars et avril. Cela va nous permettre d'élargir notre champ de travail. En temps normal, il y a toujours un biais entre nous et les citoyens : on interroge des spécialistes, des personnalités médiatiques, ..." Cette consultation est donc une étape supplémentaire pour faire reconnaître le débat sur le cannabis comme un véritable sujet, qui sous-entend des implications économiques et sanitaires.

D'après la note du conseil d'analyses économiques sur le sujet, la dépense publique engagée pour lutter contre le cannabis est estimée à 568 millions d'euros par an. Ce coût recouvre essentiellement les actions policières (70%) et judicaires (20%). Il reste donc seulement 10% pour les soins, la prévention et la recherche. De plus, selon Caroline Janvier, 2,8 milliards de recettes pourraient se dégager d'une gestion des stocks de cannabis par l'Etat en cas de légalisation. Le débat ne peut que s'imposer.

 

 

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