Le 23 mars, le Canard Enchaîné révélait que les laboratoires Servier, situés à Gidy dans le Loiret, recevraient une subvention par l'État de 800 000 euros pour des médicaments jugés "inutiles voire dangereux" par les autorités de santé.
Après ces révélations du journal le Canard Enchainé, le gouvernement a pris le temps de la réflexion pour réexaminer le dossier. Finalement, il pris sa décision et confirme accorder 800 000 euros de subventions à Servier, a appris franceinfo ce vendredi. Le groupe pharmaceutique recevra bien une subvention de la part de l'État pour l'aider à fabriquer davantage de molécules "d'intérêt thérapeutique majeur". Et cela afin que la France retrouve sa souveraineté pharmaceutique et soit autosuffisante en cas de crise sanitaire.
Pourtant, certains des médicaments produits dans l’usine concernée, celle de Gidy (Loiret) sont jugés inutiles voire dangereux par les autorités de santé.
L’un des médicaments fabriqués sur le site, le Triplixam, un diurétique, n’est pas remboursé par la Sécurité sociale, car la Haute autorité de Santé (HAS) l’a jugé inutile. Même chose pour le Vastarel, contre les vertiges et acouphènes.
Alors là, c'est le ponpon
Irène Frachon qui a révélé le scandale du Mediator.
"La Haute Autorité de Santé a déremboursé ce médicament en 2011 en jugeant qu'il n'avait jamais fait la preuve de son inefficacité et que par contre on était certain qu'il était dangereux." Donc, pour Irène Frachon, considérer que Servier va fabriquer des "molécules d'intérêt thérapeutique majeur, c'est un mensonge, c'est hallucinant cette histoire".
Le ministère de l’Economie répond auprès de franceinfo que le dossier a été "rebalayé" ces dernières heures. Concernant le Vastarel, "ce produit ne verra pas sa production augmenter dans le cadre de ce projet" de hausse de la production sur le site de Gidy, d’ici 2025. Le ministère de l’Economie conclut que, dans ce projet toujours, "les trois quarts des volumes relèvent de produits classés à service 'médical rendu important '".
La subvention de l’Etat intervient en outre dans un contexte social tendu. Servier prévoit de muter 70 des salariés de l’usine de Gidy à plus d’une centaine de kilomètres de là. Servier est condamné pour "tromperie aggravée" et "homicides et blessures involontaires" dans le scandale sanitaire du Mediator. Condamnation dont les laboratoires Servier ont fait appel.