Pourquoi les retraités seront dans la rue le 26 mars ?

Ce mardi 26 mars, des centaines de manifestations sont prévues partout en France. En dépit de la revalorisation des pensions, + 5,3% au 1er janvier 2024, les associations de retraités estiment que le compte n’y est toujours pas.

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Dans la salle, plus de 130 personnes sont assises face aux membres du bureau du Groupe Loiret de l’Association Nationale des Retraités, qui tient son assemblée générale annuelle.

L’ANR est un réseau de 101 groupes départementaux, créé en 1979 pour rassembler les retraités de la Poste et de l’ex-France Telecom. Aujourd’hui, ce réseau accueille tous les retraités du public et du privé.

L’association a une action de sociabilisation, avec des animations culturelles ou des actions pédagogiques, mais veut également assurer la défense des droits sociaux des retraités. Sur ce terrain, le combat du moment est toujours celui du pouvoir d’achat.

L’image du retraité nanti, touchant en moyenne 2 132€ de retraite mensuelle contre 2 099€ de revenus pour les actifs selon les chiffres du conseil d'orientation des retraites en février 2023, est contestée par les associations de retraités.

Des retraités qui comptent à l'euro près

Didier Lajoinie est le président du Groupe Loiret de l’Association Nationale des Retraités. À la retraite depuis trois ans, il voit des situations sociales très difficiles parmi les 900 adhérents de son groupe.

Savez vous que nous avons des retraités qui regardent à 5 euros ? À 5 euros, près ils renoncent à une de nos sorties ou à une animation culturelle. Donc ça, c'est la réalité et, de temps en temps, on a le sentiment que les jugements rapides sur le retraité qui a les moyens et peut, de ce fait, être taxé encore plus, sont totalement injustifiés.

Didier Lajoinie, président du Groupe Loiret de l'Association Nationale des Retraités

Bon nombre des adhérents de l’ANR Loiret seront dans la rue ce 26 mars. Ils soutiennent tout ou partie des revendications des syndicats, et notamment la revalorisation des pensions du régime général et des complémentaires, en les indexant sur l’évolution des salaires.

Les retraités pointent aussi une charge toujours plus forte de leurs frais de santé. Les mutuelles santé ont relevé leurs tarifs et les restes à charge ont subi une augmentation très sensible.

L’ANR affirme que "beaucoup de retraités y renoncent ou acceptent une diminution de leurs droits à remboursements, parfois même ne se font plus soigner".

Tout cela engendre un décrochage financier d’une partie des retraités.

La DREES (Direction des Statistiques du Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités) déclare 700 000 bénéficiaires du Minimum Vieillesse en 2023, avec une hausse de 67 000 dossiers en 2022.

Enfin les associations de retraités et tout particulièrement en Centre-Val de Loire, fustigent la lenteur de l’efficacité des mesures contre la désertification médicale.

Ce phénomène a des effets particulièrement sensibles sur les retraités en raison de leurs besoins croissants de soins.

La désertification médicale, vous pouvez venir à n'importe laquelle de nos activités, c'est le sujet de discussion numéro 1 de nos adhérents, devant le pouvoir d'achat et tout autre thème.

Didier Lajoinie - Président du Groupe Loiret de l'Association Nationale des Retraités

"Parce que, effectivement, dans le Loiret, un rendez-vous avec un spécialiste c'est deux, trois, voire six mois d'attente. On a un énorme problème d'accès au soin, poursuit Didier Lajoinie. "On a interpellé tous nos parlementaires car on sait qu'il y a des mesures prises pour l'avenir, mais à nos adhérents de plus de 80 ans dire que ça va s'arranger dans 5 ou 10 ans c'est une forme de cynisme... On veut des mesures d'urgence et pourquoi pas des contraintes plus fortes de la part de l'Etat pour obliger des jeunes médecins à s'installer chez nous et pas à Nice, où la démographie médicale est à l'opposé de notre situation," conclut le président du Groupe Loiret de l'Association Nationale des Retraités.

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