Loi bioéthique : pourquoi auditionne-t-on les représentants de la franc-maçonnerie ?

La députée du Loiret Caroline Janvier a partagé sur twitter une publication où l'on voit les représentants des différents courants internes à la franc-maçonnerie, auditionnés dans le cadre de la mission d'information préalable à la révision des lois bioéthiques. Dans quel but ? 

Ce 27 septembre, la députée du Loiret Caroline Janvier a partagé une photo de l'audition des représentants de la franc-maçonnerie, réalisée au cours de la mission d'information des parlementaires sur la révision de lois bioéthiques. 
 


Le rapport de cette mission d'information sera remis en octobre au gouvernement. Le Conseil Consultatif National d'Ethique a rendu son propre avis, la société civile a été largement entendue via les Etats généraux de la bioéthique. Les parlementaires ont de leur côté lancé ce troisième chantier de recherche, qui passe essentiellement pas des auditions. 

Sous la publication de la députée, une internaute s'insurge : "En quoi sont-elles légitimes ? Elles représentent qui ? Quoi ?" Nous sommes allés poser la question à notre députée. 
 

Tout entendre


Pour Caroline Janvier, la mission d'information est là pour "préfigurer" un débat parlementaire "à partir de contributions de la société civile, donc c’est très intéressant." 

Les différentes loges et obédiences franc-maçonnes ne sont évidemment pas les seuls courants de pensée invités à donner leur avis. "Nous essayons d’auditionner le plus d’acteurs possibles, des juristes, des experts scientifiques, sanitaires, des courants philosophiques et religieux, des associations LGBT... explique Caroline Janvier. De la même façon, nous interrogeons des conseillers d’état, qui vont nous donner un point de vue juridique, avec des propositions qui sont conformes à la constitution, au cadre juridique existant." 

Tout entendre, donc, que la pensée en question soit majoritaire ou minoritaire. Caroline Janvier l'a d'ailleurs rappelé aux obédiences franc-maçonnes, durant leur audition.

Sur la vidéo de la séance, disponible sur le site de l'Assemblée Nationale, elle corrige en ces termes un intervenant ayant qualifié de "dogme" la position des évêques de France sur la PMA : "sur un plan technique, il ne me semble pas souhaitable d’invoquer ce terme et même si je ne partage pas leur vision (...) Je trouve ça plus constructif d’avoir l’expression de la religion catholique, comme de toutes les autres, afin qu’on n’aboutisse pas à une expression qui soit hystérisée". 
 

Les positions franc-maçonnes


Parmi les thèmes abordés, l'étendue de la Procréation Médicale Assistée, "dont, malgré nous, nous parlons beaucoup" a confessé la députée pendant l'audition, mais aussi la problématiques des données de santé et de la fin de vie. 

Les obédiences franc-maçonnes ont déjà formulé des propositions dans le cadre des états généraux de la bioéthique. "Ils ont une approche plutôt philosophique de ces débats-là. Ils ont rappelé leur attachement à des valeurs républicaines, d’égalité. On sait que les obédiences maçonniques ont joué un rôle au moment des débats sur l’IVG. Ils ont, en général, une vision plutôt progressiste sur ces sujets de société, même si toutes les obédiences n'ont pas forcément la même vision."

Sur l'extension de la PMA, les loges maçonniques ont fait montre d'un quasi-consensus en sa faveur. "On a également abordé les données de santé, ils nous ont alertés sur les risques de l’utilisation des données de santé et sur la méthode. Avoir toujours l’accord de la personne concernée, notamment."

Concernant la fin de vie, les représentants de la franc-maçonnerie ont adopté une position plutôt prudente. "Ils se sont un peu différenciés du CCNE en disant : "on considère que chaque personne doit pouvoir décider de sa vie comme de sa mort", mais sans pour autant se montrer favorables à l’euthanasie. Ils veulent que le principe d’autonomie soit préservé sur ces questions-là."
 

Le fantasme franc-maçons


La député dit comprendre les réactions comme celle qu'a suscité son message sur les réseaux sociaux mais y oppose les faits.

"C’est une audition enregistrée, consultable sur le site de l’assemblée nationale et ouverte à la presse. Je crois que plus ces échanges-là sont transparents et clairs, plus le citoyen peut s’y intéresser, donner son avis, trouver cette audition intéressante ou non. J’invite chacun à se faire son propre avis."



 
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