Loiret : 130 ruches éventrées chez un apiculteur à Courtenay

Mathieu Noirot, apiculteur dans le Loiret, a découvert ce samedi 24 avril 130 de ses ruches vandalisées, et des milliers d'abeilles écrasées, pour une perte qu'il estime à 50 000 euros. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie.

Un véritable "désastre". C'est le mot utilisé par Mathieu Noirot, apiculteur dans le Loiret, pour décrire le triste sort de 130 de ses ruches. Basé à Saint-Martin-d'Abbat, il avait installé deux de ses ruchiers (l'un de 70 ruches, l'autre de 60) près des champs de colza en fleurs à Courtenay. Ce samedi 24 avril, il a découvert ses 130 ruches retournées, éventrées, et des milliers d'abeilles écrasées, comme l'a révélé la République du Centre.

"Des agriculteurs nous ont prévenus que les ruches étaient en carafe, et on a au départ pensé que des animaux sauvages étaient passés sur quelques ruches", explique l'apiculteur. Mais en arrivant sur place, il découvre un spectacle bien différent : "Les deux ruchers ont été retournés entièrement et systématiquement." Pour lui, pas de doute, il s'agit de l'action de l'Homme.

A l'heure actuelle, difficile pour Mathieu Noirot d'estimer le nombre d'abeilles perdues sur les plus de 4,5 millions que comptaient les ruches. En matière de production, il espère pouvoir sauver 20 à 30% de la récolte de miel prévue pour ces deux ruchers. "Les abeilles étaient en plein travail, donc là on a tout perdu, à part le bois des ruches", ironise-t-il. 

Un "acte d'intimidation"

Apiculteur à plein temps depuis huit ans, après une reconversion depuis le BTP, Mathieu Noirot s'estime pourtant "chanceux" : "Si ça m'était arrivé il y a deux ans, c'est tout mon cheptel qui était atteint." Aujourd'hui, grâce à ses 270 ruches restantes, il pourra fournir du miel sur les marchés, comme à son habitude. 

Et pas question de demander de l'argent ou de monter une cagnotte, bien qu'il estime ses pertes à 50 000 euros. Pour lui, le problème n'est pas l'argent. "C'est dur d'être agriculteur, et encore plus d'être apiculteur", explique-t-il. "On n'est pas considéré. A la chambre d'agriculture, quand on doit se définir, on doit cocher la case "Autre élevage", parce qu'on nous oublie."

Alors face à ce qu'il qualifie d'"acte d'intimidation de gens qui se croient partout chez eux", Mathieu Noirot n'a pas l'intention de se laisser abattre. "Dès aujourd'hui, je suis passé à autre chose, parce que je n'ai pas le temps de pleurer" affirme-t-il. "On continue de faire notre travail, et dans dix ans on en rigolera."

L'apiculteur a déposé plainte auprès de la gendarmerie de Courtenay, qui a ouvert une enquête pour dégradations graves.

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