Issad Rebrab, le PDG algérien des usines Brandt dont deux se trouvent à Jean-de-la-Ruelle et à Vendôme, a été libéré mercredi 1er janvier. Il a été condamné pour infractions fiscales, bancaires et douanières, a déjà purgé sa peine de prison ferme mais devra payer une amende.
Le PDG du groupe Cevital, première entreprise privée d'Algérie, Issad Rebrab, poursuivi pour infractions fiscales, bancaires et douanières, a été condamné dans la nuit de mardi à mercredi à 18 mois de prison dont six fermes, a indiqué l'agence officielle APS.
M. Rebrab, qui avait déjà passé huit mois en détention provisoire, a cependant été libéré avant l'aube mercredi 1er janvier. Le parquet avait requis un an de prison ferme.
Dans cette affaire examinée mardi 31 décembre par le tribunal de Sidi M'hamed, M. Rebrab, arrêté en avril, était jugé avec deux entreprises, Evcon, une filiale du groupe Cevital et l'établissement bancaire jordanien The Housing Bank for trade and finance (HBTF), a indiqué APS.
Des poursuites pour "fausse déclaration douanière"
Ils étaient poursuivis pour "infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger", "faux et usage de faux" et "fausse déclaration douanière". La justice reprochait notamment aux prévenus la surfacturation d'équipements de purification d'eau importés par Evcon, selon APS.M. Rebrab a également été condamné à une amende de 1.383.135.000 dinars (plus de 10,3 millions d'euros).
Le tribunal a condamné l'entreprise Evcon à une amende de 2.766.000.000 dinars (20,7 millions d'euros), et HBTF a été condamné à une amende de 3.168.578.000 dinars (23,7 millions d'euros).
Issad Rebrab, première fortune d'Algérie
M. Rebrab a nié tous les faits qui lui sont reprochés, refusant de reconnaître "l'expertise réalisée sur les équipements importés de l'étranger et objet de la fausse déclaration douanière", selon l'APS. La juge a estimé que l'expertise avait démontré une véritable valeur de ces équipements bien en deçà de celle mentionnée dans la déclaration douanière.
M. Rebrab, 74 ans, a fondé en 1998 le conglomérat Cevital qui revendique 18.000 salariés sur trois continents, dans l'agroalimentaire, le BTP, la sidérurgie, la distribution, l'électronique ou encore l'électroménager.
Le magazine Forbes estime sa fortune à 3,8 milliards de dollars, la première d'Algérie et la sixième d'Afrique.
Des enquêtes ouvertes depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika
Depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression d'un mouvement de contestation populaire, la justice a ouvert des enquêtes contre plusieurs hommes d'affaires liés à l'ancien clan présidentiel.Propriétaire en Algérie du quotidien francophone Liberté, Cevital a notamment racheté en France le groupe électroménager Brandt et le fabricant de portes et fenêtres Oxxo. Le groupe a également un important projet d'usine de traitement de l'eau dans les Ardennes (nord-est).
En Italie, Cevital avait racheté en 2015 les aciéries de Piombino avant d'être contraint par le gouvernement italien, qui l'accusait de n'avoir pas honoré ses engagements, de les céder en 2018 à l'Indien JSW Steel.