Loiret : trois activistes d'ANV-COP21 ayant subtilisé le portrait d'Emmanuel Macron convoqués au commissariat

Les trois militants devront se rendre au commissariat d'Orléans, lundi 13 mai 2019, après avoir dérobé le portrait du chef d'Etat accroché dans la mairie de Saint-Jean-de-la-Ruelle, le 2 mars dernier.

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Le 13 mai, trois activistes d'Action Non-Violente-COP21 d'Orléans devront se rendre au commissariat de police, suite à la "réquisition" d'un portrait présidentiel d'Emmanuel Macron dans la mairie de la commune loirétaine Saint-Jean-de-la-Ruelle.

Dans un communiqué daté du 7 mai 2019, le collectif ANV-COP21 explique que ses trois membres sont, "selon les termes figurant sur leurs convocations officielles", "soupçonnés d'avoir commis ou tenté de commettre l'infraction de vol aggravé par deux circonstances".
 

Rappel des faits

Les faits en question remontent au 2 mars dernier. Ce jour-là, les trois activistes décrochent et dérobent le portrait d'Emmanuel Macron dans la mairie de Saint-Jean de la Ruelle (Loiret) après avoir prétexté la préparation d'un mariage pour visiter la salle où se déroule les cérémonies.

Le même jour, des actions de la même nature sont organisées dans toute la France par le collectif dans le cadre de la campagne nationale #SortonsMacron. A cette date, treize portraits du président de la République ont été décrochés en France depuis le 21 février 2019. 

"Le gouvernement défend les symboles, nous défendons la vie"

A travers ce geste totalement assumé et revendiqué (photos à l'appui et communication sur les réseaux sociaux), ANV-COP21 avait expliqué le jour-même de cette opération d'échelle nationale avoir voulu montrer que le "vide symbolique laissé à la place du portrait est désormais fidèle à l'inaction du gouvernement face à l'urgence climatique et sociale".

Dans son communiqué, le collectif rappelle sa position à travers les propos de Franzeska Bindé, troisième activite ayant reçu une convocation : "il s'agit d'une réquisition temporaire, puisque les portraits seront restitués une fois que le gouvernement aura amorcé une politique ambitieuse à la hauteur de l'urgence climatique et sociale et en accord avec les engagements pris lors de la COP 21". Il rapporte aussi les mots de Samuel Chanonier, également convoqué au commissariat lundi prochain :"n’offrir comme seule réponse des gardes à vue, des perquisitions et des procès aux lanceurs d’alerte, c’est inacceptable. Le gouvernement défend les symboles, nous défendons la vie".

De son côté, le maire PS de Saint-Jean-de-La-Ruelle, Christophe Chaillou nous avait expliqué "avoir du mal à comprendre l'objectif" de "ce type de méthode" qu'il "appréciait peu". "Même si sur le fond", il peut "partager un certain nombre de convictions de ces jeunes personnes".
 
Selon le collectif Action non violente COP21, "depuis le début de la campagne nationale #SortonsMacron, lancée le 21 février dernier, 38 portraits ont été réquisitionnés". "En réponse, 78 activistes ont été auditionnés à ce jour dont 42 placés en garde à vue, 33 perquisitions ont eu lieu et 24 personnes sont déjà poursuivies dans le cadre de 6 procès : le 26 mai à Bourg-en-Bresse, le 26 juin à Strasbourg, le 2 septembre à Lyon, le 11 septembre à Paris, le 16 septembre à Mulhouse et le 4 novembre à Grenoble", ajoute ANV-COP21.
 
 

Comité de soutien sur place le 13 mai

Le collectif appelle désormais à soutenir les militants écologistes "que ce soit sur place ou en relayant les communications sur les réseaux sociaux", lundi 13 mai prochain. "Cette convocation nous intimide bien moins que le chaos vers lequel nous mène la politique climaticide de M. Macron et son gouvernement", a affirmé Vincent Lombard, un des activistes convoqués. 

Un comité de soutien d'ANV-COP21 sera sur place au commissariat du faubourg Saint-Jean d'Orléans afin de "soutenir les activistes convoqués qui font face à des risques juridiques importants de 5 ans de prison et 75 000 € d’amende".


 
Ce que dit la loi sur le vol
Selon l'article 311-4, le vol est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende :
  • Lorsqu'il est commis par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice, sans qu'elles constituent une bande organisée ;
  • Lorsqu'il est commis par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions ou de sa mission ;
  • Lorsqu'il est commis par une personne qui prend indûment la qualité d'une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ;
  • Lorsqu'il est précédé, accompagné ou suivi de violences sur autrui n'ayant pas entraîné une incapacité totale de travail ;
  • Lorsqu'il est commis dans un local d'habitation ou dans un lieu utilisé ou destiné à l'entrepôt de fonds, valeurs, marchandises ou matériels ;
  • Lorsqu'il est commis dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destiné à l'accès à un moyen de transport collectif de voyageurs ;
  • Lorsqu'il est précédé, accompagné ou suivi d'un acte de destruction, dégradation ou détérioration ;
  • Lorsqu'il est commis par une personne dissimulant volontairement en tout ou partie son visage afin de ne pas être identifiée ;
  • Lorsqu'il est commis dans les établissements d'enseignement ou d'éducation ainsi que, lors des entrées ou sorties des élèves ou dans un temps très voisin de celles-ci, aux abords de ces établissements.
Les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 100 000 euros d'amende lorsque le vol est commis dans deux des circonstances prévues par le présent article. Elles sont portées à dix ans d'emprisonnement et à 150 000 euros d'amende lorsque le vol est commis dans trois de ces circonstances.
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